7.12.08

Nouvelle vague / PROT spirit



A ceux qui se posent des questions lorsqu’ils regardent la mer ; et à ceux qui préfèrent regarder les films plutôt que de suivre l’histoire ou écouter la musique plutôt que les paroles ; bref, à ceux qui se contrefichent que leur crêpe soit fourrée à la confiture ou au nutella, du moment que la crêpe est sucrée et la galette salée.

Face à l’étendue du problème (nous vous laissons choisir lequel), les grands spécialistes de la pensée PROT se sont plongés la tête dans l’océan pour vous. La solution à la grande question de la substance aristotélicienne sera PROTique. Le verbe de la pensée PROT, après avec avoir remué plusieurs fois sa langue contre une autre a dit : la substance n’est pas sans la déforme (la forme étant trop catholique pour l’esprit PROT), tout comme l’amour ne naît pas de la matière mais de mouvements excentriques, et que le nouvel algorithme de nos existences (certes, prot n’est pas un matheux mais se démerde quand même) n’est pas d’avoir mais de faire.
En gros (PROT malgré toute sa précision intuitive aime les généralités), l’amour n’est pas grand chose s’il ne passe pas par les remous des dancefloor ou les claques des histoires sans lendemain.
L’hypothèse émise par le groupe de spécialistes que nous avons rassemblé sur la mer baltique pour cette étude est que, l’océan ne serait pas à proprement constitué d’eau, mais de vagues, d’écume et de mouvements de fonds qui lui donneraient sa contenance. De même le sentiment amoureux ne serait pas constitué d’amour (qui a priori comme l’océan, n’existerait pas en tant que matière si ce n’est une forme aquatique insipide) mais du tumulte de l’action amoureuse – ceci allant du simple baiser volé aux situations les plus dramatiques, en passant par toute une tripotée d’actions qu’il serait trop longue à aligner ici (nous pouvons cependant en énoncer quelques unes pour l’éducation du lecteur PROT : une rencontre impromptue ; une folle nuit d’amour ; un road trip improvisé ; un petit écart libertin ; une bonne engueulade pleine de bon sens et/ou une rupture bien ciselée avant une reprise des négociations bien tempétueuse – un grosse vague quoi ; bref, tout ce qui distingue la romance du romantisme).

L’un de nos spécialistes que nous nommerons ‘X’ pour conserver son anonymat, nous explique cet algorithme par la PROTique : un cas ‘A’ connaît par exemple une vie plate et sans remous ; en rentrant chez lui il connaît l’amour des séries télé (la mer de la tranquillité). En somme c’est la mer morte tous les soirs et les draps de son lit sentent un peu trop le sel (ladite mer étant, faut-il le rappeler, à haute concentration en sel, et lié dans son histoire à l’amour chrétien, forme la plus soporifique de l’amour).
Quant à l’échantillon ‘B’, il aime l’action : Il connaît des hauts et des bas (le creux de la vague) mais il sort souvent, fait des rencontres impromptues et hasardeuses ; malgré son désir d’une perfection amoureuse (concept d’ailleurs chez lui en perpétuelle reconfiguration), il aime l’imPROTvisation qui dégénère. Certes les lendemains ne brillent pas toujours autant que le cuir de ses dernières chaussures italiennes ; mais c’est la déforme qui donne ici naissance au sentiment amoureux : l’excitation soudaine d’une rencontre incontrôlable, le vide abyssal des lendemains sans sms (évidemment en lien avec le célèbre courant froid dit 'courant des canaries', bien contraire à l'effet excitant des courants marins profonds, tel le 'gulf stream' par exemple) , les retrouvailles sensuelles etc etc etc prot se refuse à vous faire un dessin, de la même manière que ce n’est pas l’eau qui fait l’intérêt de l’océan, chose tout à fait insipide s’il en est, mais l’écume les tempêtes et les vagues de fond.

En somme la vaste masse pachydermique de l’océan n’est rien face à l’insolence d’une vague, fut-elle petite et éphémère, ou d’un remous, ou de l’écume scintillant à la crête d’une vaguelette et s’échouant sur la plage comme un bon remontage de bretelle plein de bon sens sur une divagation digressive.

'X' vu de dos, en pleine analyse océano-PROT
équipe scientifique en séminaire en mer baltique


(Pensée PROT : exégèse de l’épisode de l’ancien testament où Moïse fend la mer rouge d’une double vaguelette ; étudier l’étendue d’une lirPROTé jamais dite par l’église)

17.11.08

de l'ennui comme PROTrole

On peut envisager l'histoire de l'Humanité comme une lutte permanente contre l'ennui :
J'entre en guerre avec le voisin car je m'ennuie, j'exploite les masses dans le but de gagner l'argent et le pouvoir qui pourront me distraire de l'ennui. J'accepte de travailler (et accessoirement d'être exploité) car cela me permet de me détourner de l'ennui d'une vie sans travail. Mais finalement le travail ne trompe pas l'ennui longtemps. Pour 10% qui se passionnent pour leur travail, 90% s'y ennuient fermement (estimations 2008, Instituts PROT).

Face à l'ennui, l'une des alternatives est le fantasme. Le fantasme de ce qui se manigance dans les couloirs de l'administration, de ce que vit son voisin de bureau ou de palier, de ce qui a été dit à une réunion où nous n'étions pas là. Bref, fantasmer la vie des autres pour se donner le sentiment de vivre et tromper l'ennui de sa propre vie. Cependant, comme il est un peu délicat de s'avouer avoir une vie ennuyeuse, on fantasme de la vie des autres des choses peu avouables, ou bien malsaines. Ainsi on peut se rassurer: moi je m'ennuie, mais au moins je ne suis pas un tocard, un pervers, un névropathe ou un sale con (au choix).

De même, faute d'avoir suffisamment de grain à moudre avec son environnement professionnel ou son voisinage pour alimenter ses fantasmes, l'Homme inventa le cinéma pour vivre par procuration une vie qui ne connait pas l'ennui (celle de James Bond, d'Harry Potter ou d'Amélie Poulain). On ne regarde pas le film mais l'histoire qu'il nous raconte, compensant ainsi l'ennui de notre vie personnelle par le trop plein d'émotions, de sentiments et d'histoires que vivent ces héros. Et puis faute de parler de sa propre vie, on pourra toujours parler de celle de Jason Bourne au diner de samedi prochain.

Plutôt que de fuir l'ennui par des biais détournés : le fantasme de la vie (inavouable) des autres, ou la vie par procuration via le cinoche, PROT propose de s'y plonger et d'y faire quelques brasses pour en ressentir les vertus stimulantes. L'ennui est pour le PROTophile une source de PROTrole revigorante, un bain rafraîchissant appelant les pensées PROT à fuser dans la plus grande liPROTé.

13.10.08

Lexique PROT: petite histoire du terme Chicklette


Il arrive qu'on affectionne un pull ou une veste qui ne nous met pas franchement en valeur. Malgré les remarques de notre entourage proche (et bien intentionné) on persiste car, comme l'enfant qui ne peut se séparer de son vieux doudou imbibé de vomi lacté, nous portons envers certains vêtements une valeur sentimentale qui nous empêche de nous en détacher facilement. Puis, un jour, le hasard ou la curiosité nous pousse à tenter autre chose et à porter un nouveau vêtement qui va révéler notre côté Aphrodite (ou Apollon au choix).
Les choses se révèlent alors sous leur véritable jour : votre vieux pull est bien un vieux pull élimé sans forme avec lequel vous ne ressembliez à rien, le nouveau lui, bien que récemment acquis et conçu pour la masse vous sied à merveille et paraît avoir été tricoté spécialement pour vous. Aussi, vous vous révélez mutuellement, le vêtement et votre physique d'Apollon.
Il en va de même avec les mots et leur signification. Nous nous attarderons sur la petite histoire du terme chicklette (ou chiclette, ou chiquelette... les PROTologues n'ont pas encore tranché).
C'est encore au coeur des montagnes helvètes, terrain PROTpice à l'élaboration de la pensée PROT, que le mot surgit de la bouche d'une voluptueuse bergère qui nous déconseillait la consommation immédiate du Raclette qu'elle vendait, car encore un peu jeune il risquait d'être "chicklette, bain d'huile". L'expression attira naturellement l'attention des membres du comité scientifique (et leurs invités PROTophiles) qui ne perdent jamais une occasion de défricher de nouveaux territoires de pensée PROT.
De la question initiale: "Que pouvait bien signifier ce foutu terme de chicklette?", les PROTologues glissèrent rapidement à la question suivante : "que peut on lui faire signifier?"
C'est ainsi que ce terme "chiclets" - qui dans le Valais suisse désigne un chewing-gum (du nom de la marque américaine non distribuée en France) ou un fromage de consistance équivalente (ce que nous pûmes confirmer le soir même, car PROT aime la pratique, surtout lorsqu'il s'agit de s'enfiler du fromage suisse)- devint pour les PROTologues une façon de désigner l'état et le sentiment que l'on peut ressentir lorsque l'on accomplit un acte dont la réalisation dérape bien que la motivation initiale fut franche, claire et bien définie.
Le râteau franc et massif (pas l'outil de jardinage, la déclinaison d'une proposition de partage de sentiment) est certainement une assez bon exemple de ce que peut être un acte chicklette. Ainsi je peux dire: "hier soir, j'avais rendez-vous avec cette Héra-aphrodite, mais la découverte de son penchant Athéna m'a rendu complètement chicklette".
Ca marche assez bien avec les réalisations culinaires "j'ai fait un brownie, il était complètement chicklette." On peut dire aussi par extraPROTlation : "j'ai la peau chicklette", "j'ai le palpitant qui fait chicklette", "j'ai les sentiments en chicklette", ou encore après une longue marche : "j'ai les jambes chicklettes".
A ce stade là de cet article vous pouvez aussi vous demander s'il n'est pas un peu chicklette et qu'elle est le rapport avec l'histoire de pull trop vieux. Et bien c'est simple.
Il est évident que ce terme de Chiclet utilisé par une marque chewing-gum depuis 1906, puis par les suisses (mais aussi les turques, ou les brésiliens) pour désigner globalement les chewing-gum, n'attendait que PROT pour pouvoir se révéler. Et quel meilleur terme que chicklette pour désigner quelque-chose qui se barre en sucette ? Son potentiel suggestif délaissé pendant le XX° siècle est enfin révélé. Comme le nouveau pull qui vous donne des airs d'Apollon/Aphrodite, PROT révèle chicklette à la langue française.
Quant à "bain d'huile" on l'a laissé de côté pour le moment, mais les PROTologues comptent bien méditer dessus prochainement. N'a t'il pas été le révélateur de "chicklette" ?

6.10.08

De la liPROTé


Bah l’amour n’est pas tout, alors ça y est on arrive au cœur du bifteck. PROT se lance dans des choses un peu plus sérieuses, même si l’objectif reste toujours de raboter les chaussures pointues et de faire de l’arrogance un ventre mou.
A PROTximité de l’amour qui reste un des grands sujets de conversation des protologues, la définition d’une PROTlitique dégagée de tous les encombrants du passé est la seule bague que nous accepterons de nous passer au doigt.
Vertu fondamentale du capitalisme, la liberté en soi n’est pas très Prot : avec mon fric et de manière tout à fait irresponsable, je suis libre de m’acheter une 4x4, un appart, un ordi, des films, des fringues etc., de faire exactement ce que je veux. Or si la liberté est fondamentalement liée ici bas à la notion de propriété, PROT dit non.
N’étant donc pas tout à fait d’accord, Prot a décidé de lancer la liPROTé, un petit amalgame entre les anciennes notions de liberté d’égalité et de fraternité qui font de la propriété une notion tout à fait incompatible avec le républicano-libertarisme PROT. Il s’agit à la base d’un simple extension du domaine public. Exemple : quand je me balade dans la rue, mon image ne m’appartient plus, par contre je considère que les fringues que je porte m’appartiennent de même que mes gestes et mon corps. Faux : l’image de ces fringues et les gestes de ce corps ne sont déjà plus les miens dès lors que je m’offre en spectacle dans la rue ; ils sont déjà un peu liPROTes. Pour être tout à fait liPROTes, j’accepte même que l’autre me parle m’arrête et me touche, voire me fasse un calin dans la rue s’il est en grande situation de désespoir et s’il est pas trop moche.
En gros, la liPROTé se résume au fait de ne pas s’appartenir. Si la notion de propriété était une machine à vapeur, passant dans le monde PROT, la structure interne de la machine à vapeur se retrouverait à l’extérieur et la vapeur à l’extérieur, la pression et la chaleur seraient atmosphériques et deviendraient notre excitant quotidien – un peu comme dans un sauna avec des gens à demi nus en fait – tandis que le vide se ferait à l’intérieur de la machine. Bref, la propriété n’existerait plus et la vie serait bien plus excitante. En tant que philosophie aPROTximativement PROTo-fouriériste, PROT prône la disparition de la propriété et la collectivisation par les individus (car PROT n’est pas tout à fait fou pour s’oublier complètement) des corps et de l’espace public : PROT demande à ce que nous nous appartenions tous au lieu de bêtement n’appartenir simplement qu’à nous-même.
Par exemple : A rencontre B par hasard dans une soirée ou dans la rue. A ne connaît B ni d’eve ni d’adam et n’a a priori aucune intimité avec cette personne qui lui permette d’avoir un prétexte de l’aborder. Dans un monde pas très PROT, A se dirait que c’est pas très sérieux d’aborder quelqu’un comme ça dans la rue et B se dirait que c’est dangereux de parler aux inconnus. Dans un monde PROT, A parlerait à B tandis que B s’attarderait une heure pour papoter. B étant lui même liPROTe, il se permettrait de raconter tout un tas de truc à un parfait inconnu sur sa vie intime et A se permettrait de caresser les épaules de B qui n’en serait que très heureux. Nous ne raconterons pas la suite, PROT n’ayant pas encore décidé de collectiviser l’imagination de ses lecteurs.

UN CAS DE LIPROTE POUSSE A FOND

13.8.08

La crise du PROTrole



À deux reprises dans notre histoire récente, l’économie mondiale capitaliste a manqué de s’écrouler sous les coups dévastateurs des crises pétrolières.
1973 et 1979, deux années dont le souvenir à l’odeur parfumée d’une bonne bourre est particulièrement doux aux oreilles de la PROTologie, tant l’heure de la dévastation était proche. Mais comme disait notre ami Sardou, « ils ont le pétrole, mais c’est tout ».

Autrement plus grave serait la situation si une crise du PROTrole survenait. Les experts négligent souvent cette possibilité, base du secteur primaire ; c’est pourtant bien celui-ci qui alimente la grosse mécanique secondaire qui elle-même permet les frivolités du secteur tertiaire.
Si le PROTrole est le propre de l’homme – c’est ce qui lui permet tout bonnement d’avancer, il n’est est pas moins très inégalement réparti. Sans s’en douter, chaque individu marche au PROTrole, une énergie intime qui lui donne force, conviction, virilité et/ou féminité. Certains spécimens humains en sont presque dépourvus : ils restent chez eux toute la journée, les yeux dans le vague et ne savent pas trop quoi faire de leur temps; bref ils s'emmerdent et même ça s'est parfois un peu fatiguant.
Au contraire, certains ont une telle quantité de PROTrole à revendre qu’ils ont naturellement les yeux exorbités et irisés d’un désir inné (ce qui leur permet soit dit en passant de s’adonner nonchalamment à des séances de « eye’s touching » - nous espérons sincèrement qu’une aPROTe fera la pédagogie de cette expression). On les reconnaît également à d’autres manifestations physiques : muscles tendus, hilarité coriace, sens de la fête, sexualité débridée; bref ils ont la rencontre facile et le désir au bout des ongles (étonnamment, nos spécialistes ont déterminé de manière approximative que la surabondance de PROTrole peut se manifester chez certains par une forme d'infralucidité).
Une aura particulière les entoure : il s’agit de doses de PROTroles vaporisées par les spores de la peau dans leur entourage immédiat. Ce surplus peut être immédiatement communiqué aux personnes en manque de PROTrole : il agit directement sur le psychisme, la nervosité, la sexualité et les organes de la volonté. Le contact physique est recommandé pour échanger des doses de PROTroles plus importantes.

D’un point de vue physiologique, l’état actuel des connaissances médicales ne permet pas de déterminer le siège du PROTrole. Certains s’avancent cependant à le localiser au niveau de certaines zones du cerveau, et d’une manière plus inattendue au niveau de la prostate, des testicules et de l’utérus qui pourraient être les principaux organes de PROTduction du PROTrole, étonnamment reliés entre eux par des nerfs si fins que ces mêmes recherches fondamentales ne sont pas parvenues à les identifier. Il s’agit bien entendu du fluide vital dont certains contes populaires font le récit.

D’aucuns croient palier à leur déficience de PROTrole par un peu de sPROT et de gymnastique ; ils se trompent. La crise du PROTrole n’est (hélas ?) pas physique, mais bien le fait d’une contradiction inhabituelle entre désir, énergie et volonté. PROT se propose au moins d’y réfléchir sans avoir cependant la volonté d’apPROTer une réponse exacte à ses lecteurs, mais souhaitant d’abord balayer les arrières mondes qui empêchent le PROTrole de couler à flot.
L’ère d’abondance du PROTrole que nous attendons n’entraînerait rien de moins que l’autodissolution de PROT.

L'imcompressibilité du temps comme source de désir perpétuel

On admettra tous que le désir naît souvent d'une absence ou d'un manque:
je désire une tranche de raclette parce que ça fait longtemps que je n'en ai pas mangé.
Si vous n'adhérez pas à ce premier point, ce n'est pas la peine de continuer.

Il y a donc un vide qui crée un appel, une aspiration: je tends vers la part de raclette parce qu'elle n'est pas dans mon ventre. Le désir, à l'origine du sentiment amoureux naît donc souvent d'un vide qui aspire/attire deux êtres l'un vers l'autre. Il ne s'agit donc pas du fameux "suis moi je te fuis" puisque personne ne fuit personne. Ils tendent mutuellement l'un vers l'autre, mais un élément naturel ou culturel s'interpose, crée un vide qui provoque cette aspiration mutuelle.
Untel habite à Paris il désire untel autre qui vit à Madrid. Ce désir est évidemment décuplé par la distance (un groupe de réflexion PROT travaille sur le ratio désir/kilométrage). Ils décident de vivre dans la même ville: ça ne loupe pas, quelques mois après les retrouvailles le désir part en chicklette (une définition PROT du terme ne saurait tarder). Le vide qui anime le désir que partage ces deux individus a été comblé : du coût plus d'aspiration et donc plus de désir. Le vide choisit dans l'exemple qui précède est un vide créé par la distance géographique. On peut envisager plusieurs types de vide stimulateur du désir : un vide culturel (deux personnes originaires de cultures différentes), un vide intellectuel, mais surtout un vide temporel. C'est celui-ci qui nous intéresse aujourd'hui car il s'agit d'un vide absolument incompressible. Imaginons : Initialement l'écart générationnel entre deux personnes déclenche un désir. Chaque jour, l'un, vieillissant, aura le sentiment de s'approcher de l'autre, tandis que ce dernier du même coup vieillira d'un jour de plus. Le vide qui maintient ces deux êtres à distance est incompressible, le désir à jamais renouvelé. Pour ceux qui s'interrogent légitimement sur l'écart d'âge nécessaire pour que l'on considère qu'il y ait un vide suffisant, je les renvoie sur l'excellent article sur l'écart d'âge idéal publié par nos confères scientists of America.

Bien sûr ça ne veut pas dire qu'ils vont s'aimer jusqu'à la fin des temps, mais en tous cas les conditions du désir sont susceptibles de demeurer ce qui peut aider car comme le disait mon PROTe Jean Anouilh: "Si Dieu avait voulu que l'amour soit éternel, il se serait arrangé pour que les conditions du désir demeurent."

6.7.08

Technique d’apPROTche

Le vers luisant - lampyre de son nom scientifique, est un insecte dont une partie du corps se gonfle d’une lumière verte fluorescente, destinée à attirer le mâle voltigeur ; le vers luisant est bioluminescent, cela fait partie de se panoplie de signaux sexuels comme la moustache d’Aramis ou les sourcils de Bruce Willis.
A un certain moment de son existence qu’il serait ici difficile d’expliquer sans faire appel à des savoirs partiels, la luciole se transforme en nymphe, ce qui en dit long sur la PROTpédeutique (voir articles précédents), avant de devenir pleinement coléoptère, ce qui la rattache alors à la problématique des savoirs partiels et du vol de l’hélicoptère.

Fait important, les vers luisants s’affairent la nuit, jamais le jour ; la technique d’apPROTche est donc nocturne car l’amour scintille comme les phares d’un volkswagen sur les routes de campagne. Mais non seulement la lueur de la femelle est ventrale (ce qui contredit la thèse selon laquelle le petit pâtre Parîs aurait eu raison de donner sa pomme à Aphrodite et tendrait à souligner que le ventre d’Héra aurait des vertus aphrodisiaques insoupçonnées), mais encore, la technique d’apPROTche est visuelle. La larve se guidant à la puissance de la lumière du night club abdominal de la promise : nœud gordien entre les thèses portants à considérer Athéna ou Aphrodite comme les figures de proue de la PROTologie - le néon étant tout à la fois le signe de la fête la fête ! en relation avec les night club, et le scintillement celui d’une ineffable beauté qui ne peut être que celle d’Aphrodite.
C'et donc un match à 33% ex aequo qui semble se jouer entre Athéna Héra et Aphrodite à la lumière de la luciole.

Cependant nos éminents spécialistes notent que l’enzyme à l’origine de la lanterne luminescente se nomme la luciférasse, ce qui tendrait donc à rattacher l’attirance amoureuse au royaume des enfers. Nous cherchons actuellement un remède apPROTximatif à ce mal dans nos laboratoires théoriques.

Enfin certains insectes reproduisent les signaux sexuels des vers luisants : ce sont des pilleurs de vierges qui par ce subterfuge d’apPROTche sexuelle ne visent qu’à la prédation.

Fondamentaux PROT: le jugement de Pâris

Revenons à l'essentiel: Le jugement de Pâris. Evènement fondateur de la pensée PROT et accessoirement à l'origine de la guerre de Troie. Il y a été fait allusion ici ou là, mais il serait temps de clarifier l'affaire.

- On ne va pas rentrer dans les détails et on va faire simple pour ceux qui ont quelques lacunes dans le champ de la mythologie greco-romaine:
Jalouse, Eris, déesse de la discorde, décide de plomber l'ambiance d'une noce à laquelle elle n'est pas conviée. Pour ce faire elle abandonne une pomme dorée sur laquelle est inscrit "à la plus belle". Bien sûr, ça ne loupe pas, Héra, Aphrodite et Athéna, les 3 plus belles déesses se bataillent la pomme en question. Zeus,  se retrouve alors dans l'incommode situation de devoir désigner l'une des trois prétendantes (dont Héra, sa propre femme, histoire de corser l'affaire). Il décide, pour se dépatouiller de cette délicate situation, de faire appel à un mortel: le jeune berger Pâris. Chaque déesse lui propose alors un deal afin de remporter ses faveurs:

- Athéna -Déesse de la guerre et de la sagesse- lui promet la victoire dans les guerres 
- Héra -Déesse du foyer, du mariage (et de tout un tas de trucs de ce genre)- la Gloire de l'Europe et de l'Asie
- Aphrodite -Déesse de l'amour et de la beauté- l'amour de la plus belle des mortelles

Pâris choisit Aphrodite qui lui refourgue Hélène comme promis, sauf que celle-ci précisément était promise au roi de Sparte qui n'apprécie pas trop qu'elle se défile en douce avec un jeunôt et déclenche du coup le siège de Troie.

Si on a fait ici un peu de mythologie au tractopelle c'est pour juste se rappeler à quel point concernant "l'être femme"  l'alternative grecque et bien plus stimulante que l'alternative chrétienne.  Tandis que cette dernière propose une alternative bi-polaire molassone : la mère ou la putain, la Vierge ou Eve, "la femme de ma vie" ou "la salope"; les Grecs proposent 3 déesses aux personnalités complexes voire multiples rendant ainsi d'une richesse incomparable les possibilités "d'être femme" .

Le PROTophile peut alors user des ces différentes déesses/personnalités pour réaliser de savants cocktails conceptuels:

- "J'ai rencontré une fille hier soir 50 % Aphrodite, 30% Héra, 20 % Athéna".
> traduction possible: "j'ai passé une nuit de folie avec une fille qui m'a ensuite fait un petit déj' délicieux et m'a pas trop pris la tête"

ou encore

- "Le problème c'est que je fantasme une Aphrodite, je ne peux vivre qu'avec une Athéna et mes parents voudraient que je ramène une Héra."
> traduction possible : "Je rêverais de sortir avec une fille sophistiquée-sexy mais dans le fond ça me lourde, je préfère largement  fricoter avec bonne copine avec qui je me marre, mais inconsciemment j'ai bien le sentiment que mes parents attendent qu'une chose: que je leur ramène la future mère de mes enfants"
NB: vous noterez la concision de la phrase PROT.

Ce dernier exemple est évidemment en brin poussif. L'intérêt du cocktail PROT est de pouvoir doser les PROTportions judicieusement et donc de ne pas tomber dans la caricature (bien qu'affectionnant les classifications faciles, PROT n'est jamais dans la caricature). L'intérêt essentiel de cette alternative grecque est bien qu'aucune de ces 3 déesses ne rejette l'autre intégralement (ce qui n'est pas le cas avec la Vierge et Eve).
Bien sûr on pourra reprocher à ce système d'avoir certaines limites. Ce n'est pas faux. Cependant afin d'affiner la personnalité de leurs déesses les Grecs ont eu la bonne idée de faire usage des épiclèses. Ce petit épithète accolé au nom de la déesse permet d'appuyer et d'insister sur l'un de ses traits de caractère.

Ainsi on pourrait dire d'une femme politique: pendant la campagne, elle a tenté de nous la jouer 50% Héra la déesse au bras blanc, 50% Athéna la sage, mais c'est finalement son côté Héra la femme jalouse et Athéna la guerrière qui transparaît. Heureusement pour elle son aspect Aphrodite déesse de l'amour céleste lui confère un charme indéniable et passe très bien dans les médias.

Le groupe de travail partiel PROT se penche sur la possibilité de trouver un pendant masculin à ce système.
Plusieurs systèmes ont déjà été soumis et sont en cours d'étude.
L'un des plus stimulant reste l'alternative Yalta: Staline, Roosevelt, Churchill suggérée par l'un de nos confrères du club des gros matteurs.

24.6.08

Le PROTphête


Le PROTphête ne perd rien pour attendre. Toujours pressé, son passage est attendu, son rituel électrique, ses orgies fleuries à la pine, ses mots toujours rotés et applaudis, ses litanies bien décantées.
Le PROTphête n’a pas réponse à tout, non, il pose les questions : pourquoi la femme en tube ? et pourquoi pas ? Pourquoi les grecs ? et pourquoi les crétoises ? Parce que les seins nus. Et pourquoi Pâris le pâtre et la pomme ? et Ulysse ? Pédé ? Et Léda cette conne qu’a rien vu venir. Et Ève et Aphrodite à poil, qu’est ce qui les distingue? Les saintes évangiles n’ont jamais dit qu’Ève était la plus belle, seulement qu’elle était à l’image de Dieu. Alors peut être désirable mais pas très PROTique car plutôt idéale. On compatit pour Pâris et on comprend mieux le jus de la pomme. Et la pine de Paris et celle d’Adam ?
Sacré non d’un rondin de bois, hein ! Telle est la mesure du PROTphête et ça vous en bouche en coin même si vous vous demandez pourquoi il PROTe un accent circonflexe.
Bref, le PROTphète n’a de cesse de moucheter la conscience humaine de dignes réflexions capables d’abreuver son existence grégaire d’une myriade continue de butées, de saillies, d’éraflures et d’un jus conceptuel abondant à lubrifier la voie de la sagesse.
Mais à quoi le reconnaît t-on diriez-vous ? Ha ! Le PROTphête ne s’éternise jamais et ne se distingue pas, il est à la philosophie ce que Passe-partout est à Ford Boyard, un coureur de fond un peu têtu et serviable, petit et haletant. S’il bave et sue c’est pour le plaisir de l’effort, et la tonalité bronchitique de ses révélations ne doit pas cacher leur flamboyance de l'instant lorsqu'ils vrombissent sur les tarmacs de l’intelligence. S’il a la bouche un peu pâteuse c’est parce qu’il est un peu saoul d’hier car il ne saurait tarder à dégainer.
Mais ce qu’on oublie souvent de dire c’est que l’aPROTe est PROTphète en son pays, chapitre que nous dégainerons plus tard dans notre aPROTche théorique de la discipline PROT!

23.6.08

De l'apPROTche de l'art comme d'une soirée en boum


Il nous est tous arrivé, de nous faire mousser sur  la cousine de untel, le frère de unetelle (choisissez votre camp, moi je continue avec la cousine) sans jamais ne l'avoir rencontrée, genre : "tu vas voir, sa cousine elle est trop sexy" - puis le jour des présentations officielles, au cours d'une soirée boumesque, retomber des nues :
"c'est ça la cousine trop craquante...?".

C'est exactement ce qui m'est arrivé avec Robert Filliou (du moins son oeuvre). Alors tout frais sorti du lycée, on m'avait fait fantasmer un artiste qui n'était pas celui que j'attendais. En pèlerinage à Paris,  je découvre à Beaubourg un immense mur recouvert de boites en bois dans lesquelles se trouvent des chaussettes plus ou moins bien disposées (bien, mal, ou pas posées pour être précis) :
"C'est ça Robert Filliou ?". 

C'est alors que le cousine "sexy" vous invite à boire et coup (et du coup à discuter). Elle s'avère non seulement cordiale, mais profondément drôle et subtile. Ce visage qui initialement n'était pas à votre goût apparaît soudain sous un autre jour, en harmonie totale avec ce qu'il est. Lui n'a pas changé, votre regard par contre n'est plus le même.

C'est ce qui m'arriva avec Filliou et son mur à chaussettes intitulé "principe d'équivalence". Intrigué par cette série dysharmonique j'en oublie l'aspect quelque peu rugueux du premier  abord et me laisse bercer par la logique déglinguée du "bien fait, mal fait, pas fait". L'oeuvre n'a pas changé, mais mon regard n'est plus le même.

Cette démonstration ne témoigne que de l'intelligence du regard humain, qui n'est une révélation pour personne: quand David Vincent découvre qu'un envahisseur en est précisément un, l'envahisseur en question ne change pas, c'est le regard de David Vincent qui change.
Il en va de même des ready-made. On le développera à l'occasion d'une PROTchaine séance d'esthétique aPROTximative.


2.6.08

Aérodynamique









D'autres avant nous se sont essayés à la protologie:

"
Vous timide ?... c’est comme si vous me disiez que j’étais vierge.
… les filles jeunes, à la peau bien fraiche
Ma mère aussi marchait très vite dans la rue, en jupe plissée noire, avec sur le visage un air tétu, sans doute destiné à décourager les hommes.
Naturellement il n’est pas question de les avoir toutes.

Mais qui sont toutes ces femmes ?

On peut distinguer deux catégories ; les grandes tiges et les petites pommes.
Tu crois que tu aimes l’amour mais ce n’est pas vrai, tu aimes l’idée de l’amour.
Liliane est l’exception qui confirme la règle, elle est la preuve que l’amitié peut exister entre les hommes et les femmes.
Le recensement des femmes possibles.
Et je devais m’avouer l’essentiel ; avec Delphine, je ne m’ennuyais pas.
On ne peut pas faire l’amour du matin au soir ; c’est pour cela qu’on a inventé le travail.

- Qu’est ce que c’est que ça ??! ou est l’enfant ?!
- L’enfant ? c’est moi.
"

25.5.08

Souvenir from Hotel Chevalier

En février 1969, le jeune Peter cherchait déjà la recette de l'Aphrodite parisienne en tube.


18.5.08

ApPROTche de la femme en tube


- Les grandes maisons de disque font usage d'un logiciel merveilleux qui permet d'évaluer le potentiel tubesque d' un morceau de musique. Un certain nombre de critères étant considérés comme incontournable à la fabrication d'un hit. 

- Lors d'une virée montagnarde helvétique, la découverte fut faite d'une curiosité de la gastronomie locale: le pâté en tube. Jamais écrasé, jamais fondu, utilisable sans couteau, ce type de pâté est, dans le contexte d'un pic-nic montagnard, extrêmement pratique.

- La femme en tube quant à elle est PROTique. Il est aisé de la trimballer avec soi, nourrit son homme et ne se manifeste que si l'on appuie sur le tube  (sa sortie est alors accompagnée d'un voluptueux sPROTch). 
Certains diront qu'elle manque de saveur, ou de caractère. Ce n'est pas faux. C'est également ce qui se dit de certains tubes qui, à trop vouloir répondre à nos attentes oublient de nous surprendre.
Pour donner de la saveur aux femmes les Grecs ont eu la bonne idée d'inventer le jugement de Pâris. Mais là c'est une autre histoire. On en parlera au PROTchain épisode.

13.5.08

les références PROT








Protler, ploter :
Se dit de ‘triturer les concepts’, ‘charcuter la théorie’. Protler, c’est la caresse de l’esprit, la promesse d’un orgasme théorique sans tache ni reproche.
Prot, ce n’est pas « le déclin de l’empire américain » mais presque ; presque une bulle théorique et potache sans cesse rattrapée par la spéculation galopante de ses expérimentations approximatives. Si Prot était un film, il s’intitulerait « la chute du slip à dentelle » ou « l’énigme du caleçon coincé dans la raie des fesses », mais nous n’en sommes pas encore là.
PROT emmerde Stakhanov et les soviets même s’il signe collectivement
PROT adhère avec enthousiasme à certaines théories fouriéristes malgré sa méconnaissance relative du sujet
PROT préfère le classicisme d’une glace vanille-pistache aux sorbets sophistiqués
PROT compte Audrey Hepburn parmi les femmes qui ne sont pas dénuées de charme
PROT assume son coté réac
PROT aime bien le concept de bâtons vomitifs chez Steven Spielberg et avoue se faire parfois un peu chier devant les films nouvelle vague
PROT à parfois l’air branchouille mais danse sans fantaisie jusqu’à ce que sueur s’écoule
PROT ignore l’avant-garde et préfère l’alpinisme ou la marche en montagne, cependant le jogging n’est pas son fort.

8.5.08

fondations PROT


un TerrOir, un O, un T, du paté
une idéologie sans oripeaux
de vrais gens, des gens nus, des gens propres et prout
Pensez PROT,
PROTLAND

2.5.08

PROTpédeutique

En guise d’exégèse :
PROT n’est pas le nom d’un animal velu, mais bien la construction d’une pensée nouvelle débarrassée des résidus idéologiques du passé : une pensée abdominale par le « O » et cependant aussi rectiligne qu’elle s’orthographie avec un « T ». C’est avant tout, telle qu’elle s’annonce, une pensée pro. Pro-révolutionnaire, protocolaire, prothésiste et prophétique, profane, proto-historique. Elle rejette l’empirisme comme la peste bubonique pour se dissiper dans la pure dialectique, mais elle fait de l’expérience la bouture de son champ de bataille réflexif. Elle préfère être approximative que vérifiable. Proche à la fois de l’évidence et de l’epoche, la pensée Prot se situe très exactement et de l’aveu même de l’un de ses principaux maîtres à penser, dans la zone des savoirs partiels. Pas de hasard si prot se situe à mi chemin entre prout et propre. Car Prot est à l’avant-garde de l’intelligence. Ses géniteurs neuraux ont une conception hygiénique de la pensée teintée d’une morale bon enfant, généreuse, aseptisé, janséniste et cyclothymique. La quête de l’amour sous toutes ses formes reste un des objectifs fondamentaux de la philosophie Prot.

PROT


PROT,
La première philosophie extra-terrestre
Un nouveau protocole psychiatrique
Par-delà l’anarchie, la chrétienté et le capitalisme
Un brossage de dents impeccable
Une réponse asymétrique aux prothèses idéologiques du XXème siècle

Prot, la nouvelle provocation théorique
Une hygiène prout, une pensée propre,
Une pensée prout, une hygiène propre.
Pensez PROT.



21.4.08

Jugement de Pâris

Bon bien sûr ce n'est pas franchement original, mais ça donne le ton.
Et puis elles sont bien trois.

Il est sympa ce petit dessin. Non?

PROTlouse on attend plus que toi.

15.4.08



TROIS

à vous de jouer...

14.4.08

ouverture


et voilà.
Aphrodite, Héra et Athena n'ont plus qu'à bien se tenir...