25.12.09

Pour l'amour du graphisme

Voilà un joli bilan de deux ans de soirées PROT et de graphisme innovant.
Un délice pour les yeux...


15.3.09

exotisme PROT

Qu'attendons nous de l'exotisme?
Berlin le printemps, les saucisses, les barbecues...
Londres, le métro les musées, le temps tout naze.
Ce qui nous attire c'est la différence, le vide, l'écart avec notre propre culture.
Un écart mais pas trop: lorsqu'il s'agit de sauter au dessus d'un précipice, cela reste intéressant tant que l'on estime qu'on a encore une chance d'atteindre l'autre côté.
Les formules de vacances proposées par les tour operator compensent le trop grand écart, la trop grande différence culturelle, par le confort. Il s'agirait alors de sauter au dessus du précipice assuré par une corde, voire élevé par hélicoptère. Le défi est moins fort, mais la réalité de l'acte est là : vous avez traversé le précipice. De même la réalité du club med n'empêche pas la réalité du fait que vous avez bien été en Indonésie.
Alors bon, bien sûr la question reste: pourquoi y aller?
Pour se ressourcer? Pour déconnecter? ...

Remémerons nous nos années estudiantines où l'un de nos camarades partait fièrement vivre dans une autre ville, prétendant avoir fait le tour de celle où il avait passé ses années lycée. Or, ce n'était souvent pas tant de la ville qu'il avait fait le tour, que de sa propre personnalité. Changer de ville était une façon de changer de personnalité (du moins c'était une tentative). Je suis ailleurs, donc je suis un autre. Qu'un jeune étudiant en quête d'identité se comporte ainsi, PROT lui pardonnera. Que des gens pensent changer en voyageant avec des tours operator est excusable, mais que des artistes affirmés et les institutions qui vont avec adoptent la même attitude, PROT ne le tolèrera pas.

Parce que je suis loin de mon chez moi, de ma boulangère et de mes copains je vais redevenir créatif ? Comme si, les lépreux, la guerre civile (ou plutôt ses traces; la majorité des artistes n'est pas suffisament courageuse pour aller vraiment se plonger dans un conflit), le marasme social étaient des stimulants pour la créativité en berne des artistes occidentaux. Car, en effet, pour ceux qui sont un peu éloignés des sphères de la création contemporaine, il faut savoir qu'on peut repérer une certaine tendance (en particulier dans la production vidéo) à produire du pseudo-documentaire (sans la qualité d'analyse d'un véritable documentaire) relatif à des faits, des modes de vie, des architecture qui sont, pour nous, exotiques. On observe ainsi le phénomène suivant: ce n'est pas le regard de l'artiste qui évolue, mais son environnement. Ce n'est donc pas son point de vue, mais ce qui lui est donné à voir. Ce n'est pas lui qui est créatif, c'est le monde.

Deux s'alternatives s'offrent alors à nous:

- se laisser bercer par des images exotico-socialo-artistique. On y apprendra finalment quelque-chose et c'est toujours ça de pris.
- S'offusquer, écrire un texte PROT et proposer des résidences aux artistes à moins de 2km de leur lieu de naissance: on verra alors qui est créatif.

22.2.09

Capitalisme et eau fraiche


Comme chacun sait, le capitalisme traverse une petite crise passagère. Crise de confiance, créances pourries, production insensée et arnaques spéculatives : bref le capitalisme manque tout simplement d’une bonne base et d’un objectif tangible.
PROT se propose de remettre un peu d’ordre dans tout ça. Après s’être durement penchés sur la question, quelques éminents PROTologues en ont conclu que le système en soit dans sa mécanique interne n’était pas tout mauvais.

Expliquons nous. Il faudrait commencer par le désaper et lui choisir de nouvelles chaussures. A poil, la capitalisme fait déjà moins la malin ; à la place de ses chaussures pointues bien cirées à la cupidité vicieuse, PROT propose des tongs roses signes d’amour, de désir et de sable chaud. Sur d’aussi belles fondations, PROT propose un objectif à la fois simple et ambitieux qui remplace la finalité sans fin de l’accumulation sans borne du capital proposée par le capitalisme : PROT remplace la coiffure insolente et le chapeau haut de forme de la prostituée capitale par un simple bandana (rose), et une mèche (rebelle et ravageuse), signes de sport et d’amour. Pour le reste pas besoin de fringues, l’homme et la femme étant plus beaux nus. Bref, l’amour comme base et comme objectif. A la place de la dévoration capitalistique du plus faible par le plus fort, PROT imagine que dans un tel monde chacun vivra d’amour et d’eau fraîche. Car vivant dans une société d’abondance, nous abandonnerons tout travail et vivrons de nos productions émotives et sensibles.
En définitive, PROT suppute simplement que nous n’aurions pas d’autre vocation que l’amour, toute autre activité étant une forme de déviationnisme pas très catholique - la soit disant ‘vocation au travail’ proposée par le capitalisme traditionnel depuis plus de 200 ans n’étant que la transformation fallacieuse d’une éthique religieuse en éthique besogneuse. L’ETAT PROT serait animé par la mécanique des fluides (amoureux), les communications par les transports amoureux (facile), l’éducation par le toucher, la production énergétique par le sens de la fête, la nourriture par la salivation etc. etc. etc.
Ainsi reviendrions-nous à la production – consommation concrète et directe de nos chairs, échangerions-nous un corps contre un corps, un baiser contre un baiser dans ce premier temps de l’amour proche des systèmes marchands préhistoriques du troc de base.

Bien sûr ici une certaine dose de capitalisme amoureux pourrait progressivement être réintroduite dans une économie de marché dont nous ne pourrions complètement nous passer. Libre à chacun de faire des placements spéculatifs à la Caisse d’épargne de l’amour et de perdre 3 millions de noisettes en un seul round. Le Kerviel de l’amour est aussi un héros dès lors qu’il dépense sans compter pour un objectif aussi noble. Et certes certains échanges peuvent et doivent se négocier (un baiser sensuel contre 3 baisers à l’haleine pas trop nette par exemple) mais le système amoureux (qui oblige dans la plupart des cas à une relation binaire) contraint par une forme d’autorégulation à une certaine éthique de l’échange et de la non accumulation - évidemment du fait d’une consommation immédiate, dans l’acte, gage d’une renversement de profundis de la logique capitalistique. Car à la différence du capitalisme de base, le système PROTique de l’amour ne souffre pas l’hypocrisie : les sens et les émotions étant directement touchés, la PROTique renverse la morale.
Les PROTologues – qui tiennent à la précision des mots et à leur signification – affirment que dans un tel système, nous assisterions bien rapidement à la disparition des amours privatisés et possessifs ; et que l’acte de consommation ne tarderait pas à se transformer en pure consomption, l’amour ne visant autre chose que la production et la digestion de l’amour dans un mouvement d’éternel retour de soi sur soi, tel l’ourouboros.

merci à Bergman, L Boltanski et E Chapiello

24.1.09

PROT solidarité et bien-être PROT

PROT propose de méditer un temps sur les modalités de vie en collectivité, et le comportement individuel dans le champ élargi de la vie sociale.
Etre PROT-solidaire, c'est penser avant tout à sa gueule au sein d'un collectif ou s'évertuer à être de droite de gauche plutôt que d'effleurer l'idée d'être de gauche de droite. C'est tourner le dos à la gauche-caviar-boboïte pour se jeter à bras ouverts dans la droite macramé.
Autrement dit, c'est le désir de participer à un mouvement collectif (pour travailler, vivre ensemble, partir en vacances) pour le plaisir individuel et égoiste que cela procure plutôt que pour l'idée sympathique néo-babacool de la vie/travail/vacances au sein d'un groupe.
C'est faire resplendir le bien-être intérieur d'un égoïsme affirmé sur l'ensemble d'un groupe pour lui donner les ailes que le consensus mou de la vie en collectif lui a retiré depuis belle lurette.
Tout se joue ici finalement. Dans cette idée de bien-être. Seul ou en collectif, c'est ce qu'il importe de cultiver. Or, le souci principal des mouvements de solidarité est qu'ils attendent souvent, pour émerger, de se retrouver confronter à des situations extrêmes et menaçante. Cela n'a rien à voir avec le bien-être. La bande-annonce de Starship Troopers de Verhoeven le dit très bien. En substance (et de mémoire) : "depuis l'aube de l'humanité les hommes se foutent sur la gueule". C'est l'arrivée imminente d'une menace extra-terrestre qui les amène à s'unir (et donc à arrêter de se mettre sur la tronche). Il est PROTement intéressant de noter que finalement la motivation initiale reste la même: " écraser la gueule de son voisin". C'est juste le voisin qui change. Et c'est bien là le problème. A l'origine, ce qui motive généralement les mouvements solidaires et la fondation d'une communauté c'est la menace d'un ennemi plus fort (les barbares, le Grand Capital, le patron, les extra-terrestres...).
Ceci n'est pas PROT pour un sous, car la solidarité PROT à de fondamental sa permanence : elle ne surgit pas soudainement à l'arriver d'un potentiel danger. La solidarité PROT, c'est le désir continu de mutualiser les "bien-être PROT" au profit d'un collectif qui ne se rêve pas comme tel ni en affirmation vis à vis d'un autre collectif. Car ceci n'a définitivement rien à voir avec l'idée de bien-être.
La solidarité PROT existe ainsi de manière informelle, chaotique et continue grâce à la collectivié des "bien-être PROT". Elle ne s'accentue pas à l'approche d'une potentielle menace (à laquelle généralement elle ne croit pas) et se manifeste surtout quand tout va bien.
Bref, pour résumer: Youpi !

18.1.09

aPROTlogie des situations chaotiques



Qui dit ‘situation’ entend tectonique de l’instant – un instant B dans un lieu A entraîne par l’interaction de X et Y un mouvement de plaque incertain et impromptue en C ;
Quant à l’idée de chaos, chacun l’interprète comme la pire des éventualités : le conservateur comme un complot anarchiste, l’anarchiste comme la règle sur le doigt, le doigt comme l’absence de tendon, le tendon comme l’absence de souplesse, la souplesse comme disparition de la tendresse, la tendresse comme l’irruption d’une violente envie d’aller trop vite ; bref, comme le grand soir du grand n’importe quoi.
Les spécialistes de la pensée PROT ont heureusement un autre avis plus éclairé, illuminé par les lanternes de l’intelligence digestive dont le scan quotidien de leur entourage leur permet de jouir, consolidé par la rigueur administrative de leur sensibilité intuitive.

Le chaos n’est point source de rupture mais de continuité, certes d’incertitude mais à tout le moins de liberté. Epicentre de cette nouvelle perspective PROTique, nous considérerons qu’une mécanique des fluides opère de manière quasi souterraine entre les êtres – quoique parfois elle se manifeste de manière on ne peut plus ostentatoire – selon les règles de la physique la plus mathématique que l’on puisse imaginer. Cela limite évidemment nos possibilités de maîtrise étant donné l’étendue de nos connaissances dans ces deux dernières matières – les mathématiques et la physique notamment, nos ressources dans d’autres domaines étant incommensurables ; c’est sur ces dernières que nous nous appuyons.

Hommes et liquides réagissent à la manière des fluides. Leurs pas forment des ruisseaux, leurs paroles des courants, leurs pensées des marées, leurs sentiments des vagues et leur pilosité des tempêtes. PROT soutient que la vitesse est une source insoupçonnée d’invention, le but d’une rencontre étant d’atteindre le moment ou l’aiguille du cadran dépasse la limite du convenable ou du moins de la contrôlabilité du bolide (soit votre esprit ou même votre corps, ou encore la capacité de A à anticiper les mouvements de pensées de B). N’en déplaise au politique, PROT est proche de la démarche scientifique du physicien et de ce qu’il nomme en matière de ‘mécanique des fluides’ (http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9canique_des_fluides) et avec toute la rigueur qui s’en suit, une ‘situation chaotique’. Une situation convenable et prévisible peut ainsi conduire à une situation imprévisible mais féconde. Prenons A qui boit un coup avec sa copine au bar. Elle voit B au bar (un ‘attracteur’, c’est-à-dire une chose ayant la capacité d’attirer à lui d’autres objets et à les maintenir dans son périmètre d’influence dirait le physicien dans son langage propre). B lui plait bien et elle décide de l’aborder. Sa qualité d’attracteur pose une emprise directe sur A qui en est toute émue. La situation resterait contrôlable si B n’était pas elle-même une attracteuse – car comme chacun sait si vous faites l’expérience de rapprocher deux aimants, les mouvements d’attirance de l’un vers l’autre peuvent être assez déconcertants, créer une électricité incontrôlable qui les fait se coller là où on ne s’y attendait pas. La proximité de A + B créé rapidement une zone de turbulence entraînés l’un avec l’autre dans une course spasmodique, qui peut les conduire du bar 1 dans le bar 2 puis 3 avant d’aller au point 6 (en passant par un restaurant en 4 et un petit concert en 5), à savoir un bar dansant. Là évidemment, sous l’emprise du dance floor et des courses haletantes de 1 à 6, la vitesse s’est faite de plus en plus grande jusqu’au point de non retour où le calcul des possibles n’est plus de mise. Tout devient alors possible, non plus seulement possible mais incalculable et imprévisible. A embrasse B d'une manière si anarchiste que B ne sent plus les tendons de ses doigts qui virevoltent de manière pas très conservatrice quoiqu'avec beaucoup de de tendresse sur B. Dans cette situation, A et B reprennent ensemble et sans s'en douter leur liberté, incapables de pouvoir prévoir les mouvements de l’autre à l’avance et entraînés dans une course improbable et aventureuse. Dans ces cas là même les supercalculateurs PROT dont la nature a doté certains PROTlogues sont dépassés dans leur plans quinquennaux de l’aPROTche amoureuse à plus de 2 jours, voire une heure, chaque minute étant un nouvelle source d’excitation. Il s’agit là d’une situation chaotique, non pas catastrophique, car la non préméditation de l’action est alors source d’imPROTvisation. C’est là le point essentiel de notre aPROTche.