10.1.11

Pourquoi les Stones sont PROT ?

- Parce qu'ils chantaient "Mothers Little helpers" (à propos des cachetons que gobent les mères au foyer pour tenir le coup) tandis que les Beatles chantaient Lady Madonna (qui vante les mérite d'une mère au foyer hyperactive).

- Parce qu'ils ne se sont jamais caché d'avoir testé toutes sortes de drogues sans pour autant en conseiller l'usage à n'importe qui.

- Parce qu'ils n'ont jamais chanté qu'ils préféraient mourir avant d'être vieux et ont tenu promesse (à la différence des Who qui sont toujours à moitié vivant et qui nous avaient pourtant promis de dégager rapidement).

- Parce que lorsque Mick Jagger est contraint de chanter "let's spend some time together" à la tv il joue le jeu tout en levant les yeux au ciel systématiquement ridiculisant ainsi la censure (alors que, quelques temps plus tôt, lors de son passage à la même émission ce grand poète de Jim Morrison ne trouve pas d'autres parade que d'insister lourdement sur les termes censurés).

- Parce qu'en interview Mick et Keith se cachent pas de ne pas supporter certains aspect de l'un et de l'autre sans que cela n'affecte l'un ou l'autre.

- Parce qu'ils n'ont jamais chanté la paix dans le monde alors qu'ils n'étaient pas capable de régler leurs problèmes personnels (c'est vrai quoi, chanter "give peace a chance" alors qu'on pourri par voie médiatique son ancien partenaire de travail ce n'est pas très élégant...)

- Parce que Mick Jagger pense que l'avenir de la musique n'est pas en danger, que l'on revient à une économie normale où un musicien n'est pas nécessairement un multi- millionaire et qu'il pense que lui même a eu la chance de faire partie d'un lot de privilégiés dont les ventes d'albums ont permis toutes les extravagances.

6.12.10

Prot attitude

A l'occasion de la réédition de son catalogue discographique consacrons au Jon Spencer Blues Explosion un article PROT.
Et pour comprendre à quel point se groupe fut essentiel, resituons le rapidement dans le contexte qui a été celui de son émergence, à savoir les années 90. En effet, à une époque où le lycéen fan de rock semble condamner à porter des chemises à carreaux, les cheveux gras et le poids du monde sur ses épaules le Jon Spencer Blues Explosion apparaît comme l’alternative blues punk glam idéale.
Dans une ambiance déglingue foutrement euphorique le trio développe un blues groovy éminemment sexy et nous convie à une sorte d’orgie musicale où Les Cramps forniqueraient avec James Brown sous le regard complice de cette grande folle de Mick Jagger. Ici donc personne ne clame qu’il est un looser ou un raté, bien au contraire le jon Spencer Blues Explosion transpire le sexe, le stupre et la luxure, et revivifie le rock bien avant que toute une entreprise de communication s’en empare pour refourguer des jeunes fils à papa New Yorkais bien mignons qui se chargeront de faire office de gravure de mode en vue de relancer l’industrie du Jean slim et de la converse.
En effet, pour PROT, le Jon Spencer blues explosion est l’un des rares groupe qui incarne encore une certaine idée de ce que peut être le rock : un grand coup de santiag dans les conventions sociales. Il suffit, pour s’en faire une idée, d’aller jeter un œil sur leur prestation à Canal + en 1997 qui se trouve ci dessous. Le groupe Dynamite littéralement le plateau de Télé en décidant de débrayer les 3 minutes habituellement consacrée à la promotion de l’album du moment en 10 minutes de délire halluciné à la limite du prêche cathartique en faveur de Jackie Chan qui est l’invité du jour et qui semble s’amuser comme un petit fou de cette prestation jouissive.
Car oui ! Le Jon Spencer en concert, c’est sans aucun doute le meilleur groupe du monde : Le trio monte sur scène sans set-list et se laisse guider par son leader charismatique. Celui ci harangue le public, bouffe son micro, susurre des insanités d’une voix profondément gutturale, décoche des coups de tatane aux abrutis qui tentent de monter sur scène, nous vrille les oreilles avec son theremin. Ni le public ni le groupe ne sait ce qui se pourrait se produire une fois la machine lancée. Bref le concert est un véritable moment d’improvisation, et ceci jamais au détriment de la musique ce qui n'est pas toujours le cas chez nos amis rockers.
Bref une belle démonstration de la porosité latente entre rock et PROT.


4.9.10

Les sueurs de l'esprit

extraits de courriers & notes recueillis à l'occasion du projet Les grands moyens
par Pollux PROT, Bureau de l’Omniprésence, Toulouse

Lorsque Babeth Rambault s’est lancée dans l’organisation de l’exposition Les Grands Moyens, elle savait devoir être confrontée à des situations moins arithmétiques qu’une addition et à des réactions moins compréhensives qu’un prof de math.
Et lorsqu’elle a proposé au Bureau de l’Omniprésence d’écrire un texte sur son travail, j’étais fier de participer au noble travail des bonimenteurs. Mais plutôt que d’ajouter à l’art une couche de texte comme on rajouterait une couche de beurre sous le nutella à l’heure du goûter (plaisir très égocentrique, calorique et indigeste), je lui ai proposé un raccourci documentaire qui vous fera, je l’espère, l’effet d’un île flottante sur une mer de crème anglaise. De ces courriers reçus et glanés par l’artiste au cours de la préparation de son projet, j’en ai sélectionné quelques extraits : notes, rapports, apologies sincères ou critiques énervées… Il y a du lard et du cochon comme on dirait, mais pour vous et moi, ces courriers que je sors de l’anonymat affleurent autour de l’œuvre de Babeth comme autant d’œufs battus en neige. Ils sont les blancs qui surnagent, dont les rebords nappés du goût généreusement sucré de crème anglaise rappellent nos petites gesticulations émues autour des œuvres.
Certains disent que « le fait de boire une bière avec des amis est la plus haute forme d’art. »* Je fais partie de ceux qui considèrent que l’œuvre doit être le liquide amniotique d’une pensée foraine et voluptueusement bedonnante. Puissent l’art être un verre, l’œuvre la bière et ces courriers la mousse.

* Tom Marioni

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Société des belles lettres
Le 20 avril 2010

Chère Madame Ramlault,

La Société des Belles Lettres a le plaisir de donner une fin de non recevoir à votre demande de soutien financier au projet Les grands moyens.
Que dire ?
Notre réponse pourrait s’arrêter à ces mots. Mais j’aimerais être un peu plus explicite, tant ce refus n’atteindrait pas l’ongle de doigt de pied des blasphèmes dont votre dossier fait ostentation. Notamment ce texte « manifeste » de votre approche et disgracieusement culinaire, que vous intitulez sans vergogne « de l’art comme du yaourt ». Scandaleusement outrageant ! Vous y prétendez « faire œuvre sans moyens, sans pinceaux ni burins » : et pourquoi ne pas piétiner un Poussin ? Un peu plus loin, on y lit – je cite – que « les inventions culinaires antérieures à l’invention du réfrigérateur – le fromage le saucisson le jambon les conserves ou encore le vin, sont souvent bien meilleures que (je souligne) la conserve réfrigérée actuelle des musées » ! Vous prétextez ensuite que « l’absence de technique et d’outil force la créativité et l’excellence », que « l’art fait de rien fermente comme du yaourt et garde la fraîcheur des jeunes pousses d’endives qu’on déterre en hiver » ; et que « la beauté du geste tisse un réseau de références aussi complexe que les racines d’un champ d’asperges, crée des œuvres aussi goûtues que du roquefort », etc., etc.
Il va sans dire que, de rage, j’ai équeuté les pages de votre dossier comme des haricots verts. Je ne vous souhaite rien de mieux que de traverser le Styx dans un pot de yaourt ; et lorsque vous vous présenterez devant les saints censeurs de l’art sans frigo ni socle et nu comme Eve devant sa pomme, j’espère que votre châtiment sera à la hauteur des odeurs de pâté auxquelles se prêtent vos idées sur l’art.
(…)

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Le Clafoutis, restaurant gastronomique
Le 7 avril 2010

Madame Rambo,

Que vous n’ayez pas apprécié notre dessert éponyme est une chose, mais que vous ayez remplacé un abat jour du restaurant par une brochette d’aliments du plat de résistance en expliquant à vos voisins de table que « la vie serait plus appétissante si on pouvait lécher la table et l’assiette », est assimilable à une espèce de vandalisme que l’estomac de notre caisse enregistreuse ne peut souffrir. Vous avez prétendu incarner « la nouvelle vague du design hédoniste », vous incarnez pour nous une facture de 68,50 euros.
(…)

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Hôtel de la Gare
Le 25 mai 2010

Chère Madame Rublamt,

Votre passage ici a changé notre manière de voir les choses. Nous avons conservé votre « autoportrait » en mousse à raser dans la salle de bain de la chambre 22 (généralement réservée par les forces de l’ordre de passage dans notre établissement). En la regardant, les clients affirment se sentir « vieux mais gentils », et repartent heureux.
Quant aux cartons de rouleaux de papier toilette que vous aviez consciencieusement disposés sur le quadrillage des sanitaires de la chambre 24, un client de passage s’est émerveillé d’y voir une image de la quadrature du cercle.
(…)

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Rapport de Commission d’Appel d’Offre
Le 28 mars 2010
Objet : Lycée xxx, Castelnaudary - équipement du réfectoire en matériel de cuisine collective / Attribution des lots n°8 (matériel de cuisson) et n°11 (ustensiles divers) à l’entreprise R Brulault.

Rappels des critères de notation :
- prix unitaire des appareils / coût de fonctionnement des matériels : 50%
- prise en compte du contexte et des traditions locales : 30%
- cuisine verte et développement durable : 20%

Rapports de la CAO :
La CAO attribue les lots n°8 et n°11 du marché relatif à l’équipement du réfectoire en matériel de cuisine collective à l’entreprise R Brulault, considérant que cette dernière répond aux critères de prix et au souci des traditions locales – eu égard aux usages culinaires et à la surconsommation de saucisse en région – par une démarche de développement durable recyclant radiateurs et coins de portes préexistants.

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association Basquaise du Renouveau des Arts et de la Culture – la MAKhila
Le 12 mars 2010

Chère Madame Ramdault,

Que mon courrier soit le témoignage de mon admiration curieuse et expansive - témoignage qui, le saviez-vous, est cousin par l’étymologique du pommeau à « couille » de votre admirable canne (le latin « testis » signifiant à la fois témoin et testicule !) : la bien nommée CAN I COULD, selon son titre généreux, pléonasme si je puis dire, d’une espèce de volonté qui va à l’homme comme un collant à la femme. Car pour rebondir sur la belle formule d’une marque de sous vêtements des années 80, si le slip Athéna est « le dessous des hommes qui garde la forme », alors CAN I COULD est à la canne ce que le feu est à Prométhée. Et son pommeau est à l’homme ce qu’est à Cerbère sa triple tête : un membre noué et potentiellement puissant.
C’est donc avec un très grand plaisir que j’aimerais vous associer au renouveau de la culture basque. Au nom de l’association que je représente, nous voulons faire de CAN I COULD la nouvelle Makhila : Cette fameuse canne caractérisée par un pommeau capricieusement orné et une tige longue et droite est dans notre culture, le cadeau fait à l’adolescent pour témoigner du passage à la vie adulte. Son format n’a pas bougé depuis des lustres et CAN I COULD dessine à nos yeux l’image d’une virilité contemporaine : ce que serait la volonté de vouloir à l’espoir d’espérer. Aussi je vous propose de discuter de la cession des droits de reproduction industrielle de la Canne à couille, qui, nous l’espérons sincèrement, assurera votre postérité comme la nôtre.
(…)

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Mme Glu, psychologue à Toulouse
Notes de consultation, patiente b.r., le 15 juin 2010
RV motivé par la préparation de l’exposition et de la pièce « les grands moyens ».

b.r explique : Grands moyens = découpe du sol en lino et conception d’une forme conique à la manière d’un tipi. Volonté de faire avec les moyens du bord : en apparence geste simple ; travail en réalité important de découpe et d’infrastructure.
Parle de « rapports de contorsion », de « transformation du corps » : découpage-collage comme acte de retournement du sol en mur et de la ligne en courbe.
Parle du linoléum comme d’une nappe liée à un souvenir d’enfance de b.r : un feu chez un ami ; aurait tiré la nappe d’une table d’un seul coup pour éteindre le feu ; comme par magie les éléments disposés sur la nappe et la table n’avaient pas bougé d’un poil.
>la table/le feu ; nourrir/détruire
principe d’équivalence ? rapprochement entre des choses qui n’ont rien à voir
Heuristique de la table rase comme mode créatif
b.r. me parle par analogie : « Y’a un type il est producteur de moquette. Un jour, il fait un cauchemar. Il a vu le monde en moquette, une planète en moquette ! du coup il arrête. »
Cite C. Bobin : « dans le monde de l'esprit, c’est en faisant faillite qu’on fait fortune »
> perception déviante de la réalité. Des dissonances cognitives altèrent la compréhension normée des objets de la b.r., avec pour effet la création d’un niveau de réalité imaginée. b.r semble atteinte du syndrome dit de la chaussette de Lainé* par lequel les patients développent une perception retournée du quotidien.
En somme : dans Ω, l’objet X devient Y en ∑ par glissement cognitif ; soit X = Y. Dans ce mouvement, un effet dit ‘de retour de bâton’ affecte l’objet dans le monde Ω.
Par exemple, sucré = salé / retour de bâton : sacré salaud.
b.r s’oppose à mes remarques, je cite : « je m’en fous du psychologique ! je m’en fous du sociologique ! »

* cf. Charles de Lainé, psychologue belge, 1898-1972, L’homme qui prenait le monde pour une chaussette. Ed. Point de croix – 1954. Des travaux récents désignent aujourd’hui une zone du cortex à l’origine de ce trouble dont de Lainé attribuait l’origine aux « sueurs de l’esprit ».

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http://www.mairie-muret.fr/vie-culturelle-loisirs-et-rayonnement-de-la-ville/expositionsexpositions

15.7.10

Radio PROT : Broderie

En se focalisant sur un détail rythmique, une fioriture accidentelle, ou une subtilité harmonique, radio PROT vous invite à une séance d’écoute trans-géographique de sa discothèque.
Chaque émission est conçue comme une promenade radiophonique orientée autour d’une notion à priori non-musicale : giclée, broderie, hypnose, pouss'au cul, voltige….

Aujourd'hui le second épisode de la série: "Broderie"

22.3.10

Prince = Guy Debord

Mercredi 7 octobre 2009, subjugué par le lieu, Prince décide, en plein défilé Chanel, d'organiser, pour le dimanche qui suit, deux concerts au Grand Palais. Le 11 octobre donc, le public dans la file d'attente est informé par tous les moyens possible (affiches, annonces micro, message individuel à la billetterie) qu'il est interdit de filmer ou photographier dans l'enceinte du Grand Palais sous peine de se voir expulser illico-presto. 21h, le concert débute. Pas un Iphone levé. Le public s'oublie et profite pleinement de l'instant. Tous les désormais traditionnels crétins décérébrés soucieux de faire fonctionner l'option caméra/photo de leur récente acquisition dansent et tapent des mains (délicat avec un appareil photo). Le lendemain aucune vidéo sur youtube (de toutes manières Prince se paye une équipe d'avocats qui se charge de faire évacuer dans l'heure qui suit sa mise en ligne tout contenu non légal). Une bonne part des abrutis susnommés se plaindront que Prince est un maniaque obsessionnel de son image. Celui-ci leur retournera gentiment (pour toujours plus de plaisir, nous nous sommes permis ici de transposer des propos que Prince n'a jamais tenu en langage PROT) : "et vous bande d'ahuris à vouloir filmer à tout prix et mettre en ligne de façon compulsive de tremblantes vidéos dégueulasses de pixels dont je n'évoquerai même pas ici la calamiteuse qualité sonore, vous ne seriez pas des maniaques de l'image peut-être ? "

mmmh... elles vont être belles vos photos !

Bref ce concert fut le premier depuis longtemps où aucun spectateur n'eut l'idée de mettre une distance vis à vis de l'évènement (mais comment peut on dire "c'est trop bon" en tentant à bout de bras de cadrer une photo dans la cohue caractéristique d'un concert ??). Ainsi cet évènement a échappé à toute mise en spectacle. Toute marchandisation a été annihilée au profit d'un concert unique et d'une bonne part d'improvisation tant dans la musique que dans l'organisation.
En sortant du concert le spectateur ravi peut substituer au traditionnel "j'y étais !" le nettement plus PROT : "j'ai vécu !".

21.3.10

Temps PROT



En toute logique, on fête son anniversaire une seule fois par an. Le jour de sa naissance. Ou plutôt dirait Galilée, chaque jour que l’univers fait où la terre sillonne à nouveau le lieu de l’espace du jour où vous êtes né.

Bien différente est la pensée PROT. La pensée PROT ne sillonne pas l’espace, elle le féconde. Ensuite elle fait sienne une idée du temps bien singulière par laquelle l’aPROTe PROT calcule son temps en jours et en heure. Car le temps PROT est un kamikaze pour lequel le tic-tac du détonateur est une douce mélodie ; il n’est pas le vieux four mal entretenu et moucheté d'huile par lequel votre voisine fasciste et septuagénaire s'intoxique chaque jour un peu plus en cuisinant ; il est paire de fesses galbée, assise sur un canapé par un dimanche après midi, bolide élancé dans la nuit entre les trottoirs engraissés de bière.
Le nouvel humaniste PROT ne dira pas qu’il a 30 ans par exemple, mais bien plutôt qu’il est tout excité de vivre son 10957,5 ème jour de gloire dans l’univers chaque jour fécondé par la glorieuse pensée PROT. Loin de la logique numérique des supercalculateurs de la pensée moderne, il s’agit d’un raisonnement conduit pas l’excitation et l’émotion des forces primitives et telluriques. Pensez qu’un nourrisson qui découvre la vie avec ses premiers émois n’irait jamais dire « j’ai ‘moins 350 jours d’ici mes un an’ » quand il est né depuis 15 jours ; il dirait tout simplement : « j’ai 15 jours ». Que l’idiot en déduise que le PROTologue serait sur la même longueur d’onde que le nourrisson il n’y aurait qu’un pas ; mais les calculateurs de la pensée moderne ne sont ils pas des horlogistes à la petite semaine dont le travail est d’endormir les masses derrière des chiffres abscond voués à leur faire oublier qu’un jour est un jour, une heure est une heure ? Car dire j’ai 30 ans, c’est un peu comme répondre à votre maraîcher, lorsqu’il vous demande combien vous voulez de radis dans une botte : « mettez m’en une trentaine » ; l’aPROTe PROT dira plutôt : « mettez m’en dix mille neuf cent cinquante sept s’il vous plait ».

12.3.10

exotisme PROT (bis)

1967, les Stones, en plein trip d'acide, accouchent d'un album psychédélico-prétentieux : Their Satanic Majesties request. Cette tentative de Sgt Pepperisation de leur musique est rude : l' album en question est tout naze.
Cela dit, il a 2 mérites:
- Dans le genre désaccordé, mou, expérimental, prétentieux et sans intérêt il enterre largement le Velvet Underground avant même qu'il ait eu l'idée d'exister.
- Il va nous permettre d'approfondir cette question de l'exotisme qui nous tarabuste.
En effet, au milieu de cet album indigeste et mal foutu un morceau enfonce définitivement le clou : Gomper, à moins que ce ne soit Sing this all together.
Probablement dépassés par l'état de dégradation avancé de Brian Jones et ne sachant quoi en faire, Jagger-Richard décident de réunir tout ce qu'ils peuvent trouver d'instruments exotiques: Tablas, cithar, flute de Joujouka, Oud, et enferment le soi-disant "génie de la musique" dans le studio pendant une nuit. Le résultat est atterrant. Tandis qu'un joueur de tablas voue sa vie à tenter de saisir 10% de la musicalité de son instrument, Brian, tout au long de cette nuit, alterne allégrement d'un instrument à l'autre, pensant certainement que son statut d'occidental sous psychotropes lui permet d'en saisir l'essence et d'accélérer son apprentissage. Au final donc, comme on peut s'y attendre: c'est joué n'importe comment.
Que Brian Jones s'amuse avec des instruments dont il ne tente même pas de piger l'usage c'est une chose. Qu'il décide de s'enregistrer et que Jagger Richard soient suffisamment défoncés pour tolérer que ce soit sur le disque en est une autre. Pardonnons leur et mettons sur le compte de la jeunesse et de la défonce ce comportement franchement limite.
Et remémorons nous cet exemple qui au final à le mérite d'être bien drôle et d'avoir été commis par le plus grand groupe de rock de tous les temps, pour ne pas tomber dans les mêmes travers à l'avenir.

5.3.10

Radio PROT : Giclée

En se focalisant sur un détail rythmique, une fioriture accidentelle, ou une subtilité harmonique, radio PROT vous invite à une séance d’écoute trans-géographique de sa discothèque.
Chaque émission est conçue comme une promenade radiophonique orientée autour d’une notion à priori non-musicale : giclée, broderie, hypnose, pouss'au cul, voltige….

Enfilez-vous sans plus attendre le premier épisode : "Giclée"

1.3.10

Les Stones, les maracas et le post-modernisme

L’usage des maracas, très répandu dans la musique latine et antillaise (pas moyen de faire un bon groupe de salsa sans maracas), apparait également comme un élément rythmique essentiel de tout un tas de productions dites « rock ». En effet, bien que l’on trouve rarement un joueur de maracas au sein d’un groupe du style sus-nommé, cet idiophone rythmique figure en bonne place dans les productions studio. Il suffit de se replonger dans la discographie des Stones pour le constater. Si, dans les concerts des années soixante, Mick se plaît à tenir le rôle du « joueur de maracas », il faut bien reconnaître que l’usage qu’il en fait est plus scénique qu’acoustique : on les voit, mais on les entend peu. En album cependant, ces dernières occupent une place considérable. Jouées par Phil Spector dans le premier album, tenues par on-ne-sait-trop-qui en redescente de trip dans Satanic Majesties : les maracas sont un élément essentiel du cocktail stonien.
Mais, c’est avec le single qui marque leur réveil post-psychédélique : Jumpin’ Jack Flash, que les Stones vont ré-inventer l’usage des maracas et en faire un Gimmick indentifiable.
Plutôt que de noyer le « Tchik Tchik » dans la rythmique générale du morceau, il est projeté en avant du mix après le 2° refrain. L’effet est saisissant : les maracas viennent crépiter dans nos oreilles et insufflent au dernier couplet (2 fois plus long que les 2 précédents) un groove qui nous propulse dans des sphères post-psychotropiques alors insoupçonnées chez les Stones (surtout par Brian, qui loupera le coche).
Ré-écoutez, ça vaut le coup.
Ce malin subterfuge de production ré-apparaît de manière au moins aussi réussie dans le ravageur Brown Sugar. Les maracas surgissent au 3° couplet lui donnant une pulsation rythmique inouïe. Ajoutez à ceci les chœurs éthylico-éraillés d’un Keith Richard sous-mixé : c’est imparable. Retournez-y une oreille, ça vaut son pesant de graine de pavot. Profitez en pour apprécier au passage la présence, tout au long du morceau, d’une guitare acoustique noyée dans le mix. Le micro placé à proximité des cordes lors de l’enregistrement a permis de saisir au plus près le grattement du médiator. Cette subtilité de production confère à cette guitare un rôle de maracas subliminales essentielles à la dynamique rythmique de ce tube.
Fin des années 60, début des années 70, la société post-moderne et les Stones s’inventent : alors que l’open Tuning devient la marque de fabrique des riff Richardien, Mick affirme l’autonomie de son groupe en fondant le label « Rolling Stones records », et les maracas surgissent après le 2° couplet de leur tubes « rock »…

25.12.09

Pour l'amour du graphisme

Voilà un joli bilan de deux ans de soirées PROT et de graphisme innovant.
Un délice pour les yeux...


15.3.09

exotisme PROT

Qu'attendons nous de l'exotisme?
Berlin le printemps, les saucisses, les barbecues...
Londres, le métro les musées, le temps tout naze.
Ce qui nous attire c'est la différence, le vide, l'écart avec notre propre culture.
Un écart mais pas trop: lorsqu'il s'agit de sauter au dessus d'un précipice, cela reste intéressant tant que l'on estime qu'on a encore une chance d'atteindre l'autre côté.
Les formules de vacances proposées par les tour operator compensent le trop grand écart, la trop grande différence culturelle, par le confort. Il s'agirait alors de sauter au dessus du précipice assuré par une corde, voire élevé par hélicoptère. Le défi est moins fort, mais la réalité de l'acte est là : vous avez traversé le précipice. De même la réalité du club med n'empêche pas la réalité du fait que vous avez bien été en Indonésie.
Alors bon, bien sûr la question reste: pourquoi y aller?
Pour se ressourcer? Pour déconnecter? ...

Remémerons nous nos années estudiantines où l'un de nos camarades partait fièrement vivre dans une autre ville, prétendant avoir fait le tour de celle où il avait passé ses années lycée. Or, ce n'était souvent pas tant de la ville qu'il avait fait le tour, que de sa propre personnalité. Changer de ville était une façon de changer de personnalité (du moins c'était une tentative). Je suis ailleurs, donc je suis un autre. Qu'un jeune étudiant en quête d'identité se comporte ainsi, PROT lui pardonnera. Que des gens pensent changer en voyageant avec des tours operator est excusable, mais que des artistes affirmés et les institutions qui vont avec adoptent la même attitude, PROT ne le tolèrera pas.

Parce que je suis loin de mon chez moi, de ma boulangère et de mes copains je vais redevenir créatif ? Comme si, les lépreux, la guerre civile (ou plutôt ses traces; la majorité des artistes n'est pas suffisament courageuse pour aller vraiment se plonger dans un conflit), le marasme social étaient des stimulants pour la créativité en berne des artistes occidentaux. Car, en effet, pour ceux qui sont un peu éloignés des sphères de la création contemporaine, il faut savoir qu'on peut repérer une certaine tendance (en particulier dans la production vidéo) à produire du pseudo-documentaire (sans la qualité d'analyse d'un véritable documentaire) relatif à des faits, des modes de vie, des architecture qui sont, pour nous, exotiques. On observe ainsi le phénomène suivant: ce n'est pas le regard de l'artiste qui évolue, mais son environnement. Ce n'est donc pas son point de vue, mais ce qui lui est donné à voir. Ce n'est pas lui qui est créatif, c'est le monde.

Deux s'alternatives s'offrent alors à nous:

- se laisser bercer par des images exotico-socialo-artistique. On y apprendra finalment quelque-chose et c'est toujours ça de pris.
- S'offusquer, écrire un texte PROT et proposer des résidences aux artistes à moins de 2km de leur lieu de naissance: on verra alors qui est créatif.

22.2.09

Capitalisme et eau fraiche


Comme chacun sait, le capitalisme traverse une petite crise passagère. Crise de confiance, créances pourries, production insensée et arnaques spéculatives : bref le capitalisme manque tout simplement d’une bonne base et d’un objectif tangible.
PROT se propose de remettre un peu d’ordre dans tout ça. Après s’être durement penchés sur la question, quelques éminents PROTologues en ont conclu que le système en soit dans sa mécanique interne n’était pas tout mauvais.

Expliquons nous. Il faudrait commencer par le désaper et lui choisir de nouvelles chaussures. A poil, la capitalisme fait déjà moins la malin ; à la place de ses chaussures pointues bien cirées à la cupidité vicieuse, PROT propose des tongs roses signes d’amour, de désir et de sable chaud. Sur d’aussi belles fondations, PROT propose un objectif à la fois simple et ambitieux qui remplace la finalité sans fin de l’accumulation sans borne du capital proposée par le capitalisme : PROT remplace la coiffure insolente et le chapeau haut de forme de la prostituée capitale par un simple bandana (rose), et une mèche (rebelle et ravageuse), signes de sport et d’amour. Pour le reste pas besoin de fringues, l’homme et la femme étant plus beaux nus. Bref, l’amour comme base et comme objectif. A la place de la dévoration capitalistique du plus faible par le plus fort, PROT imagine que dans un tel monde chacun vivra d’amour et d’eau fraîche. Car vivant dans une société d’abondance, nous abandonnerons tout travail et vivrons de nos productions émotives et sensibles.
En définitive, PROT suppute simplement que nous n’aurions pas d’autre vocation que l’amour, toute autre activité étant une forme de déviationnisme pas très catholique - la soit disant ‘vocation au travail’ proposée par le capitalisme traditionnel depuis plus de 200 ans n’étant que la transformation fallacieuse d’une éthique religieuse en éthique besogneuse. L’ETAT PROT serait animé par la mécanique des fluides (amoureux), les communications par les transports amoureux (facile), l’éducation par le toucher, la production énergétique par le sens de la fête, la nourriture par la salivation etc. etc. etc.
Ainsi reviendrions-nous à la production – consommation concrète et directe de nos chairs, échangerions-nous un corps contre un corps, un baiser contre un baiser dans ce premier temps de l’amour proche des systèmes marchands préhistoriques du troc de base.

Bien sûr ici une certaine dose de capitalisme amoureux pourrait progressivement être réintroduite dans une économie de marché dont nous ne pourrions complètement nous passer. Libre à chacun de faire des placements spéculatifs à la Caisse d’épargne de l’amour et de perdre 3 millions de noisettes en un seul round. Le Kerviel de l’amour est aussi un héros dès lors qu’il dépense sans compter pour un objectif aussi noble. Et certes certains échanges peuvent et doivent se négocier (un baiser sensuel contre 3 baisers à l’haleine pas trop nette par exemple) mais le système amoureux (qui oblige dans la plupart des cas à une relation binaire) contraint par une forme d’autorégulation à une certaine éthique de l’échange et de la non accumulation - évidemment du fait d’une consommation immédiate, dans l’acte, gage d’une renversement de profundis de la logique capitalistique. Car à la différence du capitalisme de base, le système PROTique de l’amour ne souffre pas l’hypocrisie : les sens et les émotions étant directement touchés, la PROTique renverse la morale.
Les PROTologues – qui tiennent à la précision des mots et à leur signification – affirment que dans un tel système, nous assisterions bien rapidement à la disparition des amours privatisés et possessifs ; et que l’acte de consommation ne tarderait pas à se transformer en pure consomption, l’amour ne visant autre chose que la production et la digestion de l’amour dans un mouvement d’éternel retour de soi sur soi, tel l’ourouboros.

merci à Bergman, L Boltanski et E Chapiello

24.1.09

PROT solidarité et bien-être PROT

PROT propose de méditer un temps sur les modalités de vie en collectivité, et le comportement individuel dans le champ élargi de la vie sociale.
Etre PROT-solidaire, c'est penser avant tout à sa gueule au sein d'un collectif ou s'évertuer à être de droite de gauche plutôt que d'effleurer l'idée d'être de gauche de droite. C'est tourner le dos à la gauche-caviar-boboïte pour se jeter à bras ouverts dans la droite macramé.
Autrement dit, c'est le désir de participer à un mouvement collectif (pour travailler, vivre ensemble, partir en vacances) pour le plaisir individuel et égoiste que cela procure plutôt que pour l'idée sympathique néo-babacool de la vie/travail/vacances au sein d'un groupe.
C'est faire resplendir le bien-être intérieur d'un égoïsme affirmé sur l'ensemble d'un groupe pour lui donner les ailes que le consensus mou de la vie en collectif lui a retiré depuis belle lurette.
Tout se joue ici finalement. Dans cette idée de bien-être. Seul ou en collectif, c'est ce qu'il importe de cultiver. Or, le souci principal des mouvements de solidarité est qu'ils attendent souvent, pour émerger, de se retrouver confronter à des situations extrêmes et menaçante. Cela n'a rien à voir avec le bien-être. La bande-annonce de Starship Troopers de Verhoeven le dit très bien. En substance (et de mémoire) : "depuis l'aube de l'humanité les hommes se foutent sur la gueule". C'est l'arrivée imminente d'une menace extra-terrestre qui les amène à s'unir (et donc à arrêter de se mettre sur la tronche). Il est PROTement intéressant de noter que finalement la motivation initiale reste la même: " écraser la gueule de son voisin". C'est juste le voisin qui change. Et c'est bien là le problème. A l'origine, ce qui motive généralement les mouvements solidaires et la fondation d'une communauté c'est la menace d'un ennemi plus fort (les barbares, le Grand Capital, le patron, les extra-terrestres...).
Ceci n'est pas PROT pour un sous, car la solidarité PROT à de fondamental sa permanence : elle ne surgit pas soudainement à l'arriver d'un potentiel danger. La solidarité PROT, c'est le désir continu de mutualiser les "bien-être PROT" au profit d'un collectif qui ne se rêve pas comme tel ni en affirmation vis à vis d'un autre collectif. Car ceci n'a définitivement rien à voir avec l'idée de bien-être.
La solidarité PROT existe ainsi de manière informelle, chaotique et continue grâce à la collectivié des "bien-être PROT". Elle ne s'accentue pas à l'approche d'une potentielle menace (à laquelle généralement elle ne croit pas) et se manifeste surtout quand tout va bien.
Bref, pour résumer: Youpi !

18.1.09

aPROTlogie des situations chaotiques



Qui dit ‘situation’ entend tectonique de l’instant – un instant B dans un lieu A entraîne par l’interaction de X et Y un mouvement de plaque incertain et impromptue en C ;
Quant à l’idée de chaos, chacun l’interprète comme la pire des éventualités : le conservateur comme un complot anarchiste, l’anarchiste comme la règle sur le doigt, le doigt comme l’absence de tendon, le tendon comme l’absence de souplesse, la souplesse comme disparition de la tendresse, la tendresse comme l’irruption d’une violente envie d’aller trop vite ; bref, comme le grand soir du grand n’importe quoi.
Les spécialistes de la pensée PROT ont heureusement un autre avis plus éclairé, illuminé par les lanternes de l’intelligence digestive dont le scan quotidien de leur entourage leur permet de jouir, consolidé par la rigueur administrative de leur sensibilité intuitive.

Le chaos n’est point source de rupture mais de continuité, certes d’incertitude mais à tout le moins de liberté. Epicentre de cette nouvelle perspective PROTique, nous considérerons qu’une mécanique des fluides opère de manière quasi souterraine entre les êtres – quoique parfois elle se manifeste de manière on ne peut plus ostentatoire – selon les règles de la physique la plus mathématique que l’on puisse imaginer. Cela limite évidemment nos possibilités de maîtrise étant donné l’étendue de nos connaissances dans ces deux dernières matières – les mathématiques et la physique notamment, nos ressources dans d’autres domaines étant incommensurables ; c’est sur ces dernières que nous nous appuyons.

Hommes et liquides réagissent à la manière des fluides. Leurs pas forment des ruisseaux, leurs paroles des courants, leurs pensées des marées, leurs sentiments des vagues et leur pilosité des tempêtes. PROT soutient que la vitesse est une source insoupçonnée d’invention, le but d’une rencontre étant d’atteindre le moment ou l’aiguille du cadran dépasse la limite du convenable ou du moins de la contrôlabilité du bolide (soit votre esprit ou même votre corps, ou encore la capacité de A à anticiper les mouvements de pensées de B). N’en déplaise au politique, PROT est proche de la démarche scientifique du physicien et de ce qu’il nomme en matière de ‘mécanique des fluides’ (http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9canique_des_fluides) et avec toute la rigueur qui s’en suit, une ‘situation chaotique’. Une situation convenable et prévisible peut ainsi conduire à une situation imprévisible mais féconde. Prenons A qui boit un coup avec sa copine au bar. Elle voit B au bar (un ‘attracteur’, c’est-à-dire une chose ayant la capacité d’attirer à lui d’autres objets et à les maintenir dans son périmètre d’influence dirait le physicien dans son langage propre). B lui plait bien et elle décide de l’aborder. Sa qualité d’attracteur pose une emprise directe sur A qui en est toute émue. La situation resterait contrôlable si B n’était pas elle-même une attracteuse – car comme chacun sait si vous faites l’expérience de rapprocher deux aimants, les mouvements d’attirance de l’un vers l’autre peuvent être assez déconcertants, créer une électricité incontrôlable qui les fait se coller là où on ne s’y attendait pas. La proximité de A + B créé rapidement une zone de turbulence entraînés l’un avec l’autre dans une course spasmodique, qui peut les conduire du bar 1 dans le bar 2 puis 3 avant d’aller au point 6 (en passant par un restaurant en 4 et un petit concert en 5), à savoir un bar dansant. Là évidemment, sous l’emprise du dance floor et des courses haletantes de 1 à 6, la vitesse s’est faite de plus en plus grande jusqu’au point de non retour où le calcul des possibles n’est plus de mise. Tout devient alors possible, non plus seulement possible mais incalculable et imprévisible. A embrasse B d'une manière si anarchiste que B ne sent plus les tendons de ses doigts qui virevoltent de manière pas très conservatrice quoiqu'avec beaucoup de de tendresse sur B. Dans cette situation, A et B reprennent ensemble et sans s'en douter leur liberté, incapables de pouvoir prévoir les mouvements de l’autre à l’avance et entraînés dans une course improbable et aventureuse. Dans ces cas là même les supercalculateurs PROT dont la nature a doté certains PROTlogues sont dépassés dans leur plans quinquennaux de l’aPROTche amoureuse à plus de 2 jours, voire une heure, chaque minute étant un nouvelle source d’excitation. Il s’agit là d’une situation chaotique, non pas catastrophique, car la non préméditation de l’action est alors source d’imPROTvisation. C’est là le point essentiel de notre aPROTche.

7.12.08

Nouvelle vague / PROT spirit



A ceux qui se posent des questions lorsqu’ils regardent la mer ; et à ceux qui préfèrent regarder les films plutôt que de suivre l’histoire ou écouter la musique plutôt que les paroles ; bref, à ceux qui se contrefichent que leur crêpe soit fourrée à la confiture ou au nutella, du moment que la crêpe est sucrée et la galette salée.

Face à l’étendue du problème (nous vous laissons choisir lequel), les grands spécialistes de la pensée PROT se sont plongés la tête dans l’océan pour vous. La solution à la grande question de la substance aristotélicienne sera PROTique. Le verbe de la pensée PROT, après avec avoir remué plusieurs fois sa langue contre une autre a dit : la substance n’est pas sans la déforme (la forme étant trop catholique pour l’esprit PROT), tout comme l’amour ne naît pas de la matière mais de mouvements excentriques, et que le nouvel algorithme de nos existences (certes, prot n’est pas un matheux mais se démerde quand même) n’est pas d’avoir mais de faire.
En gros (PROT malgré toute sa précision intuitive aime les généralités), l’amour n’est pas grand chose s’il ne passe pas par les remous des dancefloor ou les claques des histoires sans lendemain.
L’hypothèse émise par le groupe de spécialistes que nous avons rassemblé sur la mer baltique pour cette étude est que, l’océan ne serait pas à proprement constitué d’eau, mais de vagues, d’écume et de mouvements de fonds qui lui donneraient sa contenance. De même le sentiment amoureux ne serait pas constitué d’amour (qui a priori comme l’océan, n’existerait pas en tant que matière si ce n’est une forme aquatique insipide) mais du tumulte de l’action amoureuse – ceci allant du simple baiser volé aux situations les plus dramatiques, en passant par toute une tripotée d’actions qu’il serait trop longue à aligner ici (nous pouvons cependant en énoncer quelques unes pour l’éducation du lecteur PROT : une rencontre impromptue ; une folle nuit d’amour ; un road trip improvisé ; un petit écart libertin ; une bonne engueulade pleine de bon sens et/ou une rupture bien ciselée avant une reprise des négociations bien tempétueuse – un grosse vague quoi ; bref, tout ce qui distingue la romance du romantisme).

L’un de nos spécialistes que nous nommerons ‘X’ pour conserver son anonymat, nous explique cet algorithme par la PROTique : un cas ‘A’ connaît par exemple une vie plate et sans remous ; en rentrant chez lui il connaît l’amour des séries télé (la mer de la tranquillité). En somme c’est la mer morte tous les soirs et les draps de son lit sentent un peu trop le sel (ladite mer étant, faut-il le rappeler, à haute concentration en sel, et lié dans son histoire à l’amour chrétien, forme la plus soporifique de l’amour).
Quant à l’échantillon ‘B’, il aime l’action : Il connaît des hauts et des bas (le creux de la vague) mais il sort souvent, fait des rencontres impromptues et hasardeuses ; malgré son désir d’une perfection amoureuse (concept d’ailleurs chez lui en perpétuelle reconfiguration), il aime l’imPROTvisation qui dégénère. Certes les lendemains ne brillent pas toujours autant que le cuir de ses dernières chaussures italiennes ; mais c’est la déforme qui donne ici naissance au sentiment amoureux : l’excitation soudaine d’une rencontre incontrôlable, le vide abyssal des lendemains sans sms (évidemment en lien avec le célèbre courant froid dit 'courant des canaries', bien contraire à l'effet excitant des courants marins profonds, tel le 'gulf stream' par exemple) , les retrouvailles sensuelles etc etc etc prot se refuse à vous faire un dessin, de la même manière que ce n’est pas l’eau qui fait l’intérêt de l’océan, chose tout à fait insipide s’il en est, mais l’écume les tempêtes et les vagues de fond.

En somme la vaste masse pachydermique de l’océan n’est rien face à l’insolence d’une vague, fut-elle petite et éphémère, ou d’un remous, ou de l’écume scintillant à la crête d’une vaguelette et s’échouant sur la plage comme un bon remontage de bretelle plein de bon sens sur une divagation digressive.

'X' vu de dos, en pleine analyse océano-PROT
équipe scientifique en séminaire en mer baltique


(Pensée PROT : exégèse de l’épisode de l’ancien testament où Moïse fend la mer rouge d’une double vaguelette ; étudier l’étendue d’une lirPROTé jamais dite par l’église)

17.11.08

de l'ennui comme PROTrole

On peut envisager l'histoire de l'Humanité comme une lutte permanente contre l'ennui :
J'entre en guerre avec le voisin car je m'ennuie, j'exploite les masses dans le but de gagner l'argent et le pouvoir qui pourront me distraire de l'ennui. J'accepte de travailler (et accessoirement d'être exploité) car cela me permet de me détourner de l'ennui d'une vie sans travail. Mais finalement le travail ne trompe pas l'ennui longtemps. Pour 10% qui se passionnent pour leur travail, 90% s'y ennuient fermement (estimations 2008, Instituts PROT).

Face à l'ennui, l'une des alternatives est le fantasme. Le fantasme de ce qui se manigance dans les couloirs de l'administration, de ce que vit son voisin de bureau ou de palier, de ce qui a été dit à une réunion où nous n'étions pas là. Bref, fantasmer la vie des autres pour se donner le sentiment de vivre et tromper l'ennui de sa propre vie. Cependant, comme il est un peu délicat de s'avouer avoir une vie ennuyeuse, on fantasme de la vie des autres des choses peu avouables, ou bien malsaines. Ainsi on peut se rassurer: moi je m'ennuie, mais au moins je ne suis pas un tocard, un pervers, un névropathe ou un sale con (au choix).

De même, faute d'avoir suffisamment de grain à moudre avec son environnement professionnel ou son voisinage pour alimenter ses fantasmes, l'Homme inventa le cinéma pour vivre par procuration une vie qui ne connait pas l'ennui (celle de James Bond, d'Harry Potter ou d'Amélie Poulain). On ne regarde pas le film mais l'histoire qu'il nous raconte, compensant ainsi l'ennui de notre vie personnelle par le trop plein d'émotions, de sentiments et d'histoires que vivent ces héros. Et puis faute de parler de sa propre vie, on pourra toujours parler de celle de Jason Bourne au diner de samedi prochain.

Plutôt que de fuir l'ennui par des biais détournés : le fantasme de la vie (inavouable) des autres, ou la vie par procuration via le cinoche, PROT propose de s'y plonger et d'y faire quelques brasses pour en ressentir les vertus stimulantes. L'ennui est pour le PROTophile une source de PROTrole revigorante, un bain rafraîchissant appelant les pensées PROT à fuser dans la plus grande liPROTé.

13.10.08

Lexique PROT: petite histoire du terme Chicklette


Il arrive qu'on affectionne un pull ou une veste qui ne nous met pas franchement en valeur. Malgré les remarques de notre entourage proche (et bien intentionné) on persiste car, comme l'enfant qui ne peut se séparer de son vieux doudou imbibé de vomi lacté, nous portons envers certains vêtements une valeur sentimentale qui nous empêche de nous en détacher facilement. Puis, un jour, le hasard ou la curiosité nous pousse à tenter autre chose et à porter un nouveau vêtement qui va révéler notre côté Aphrodite (ou Apollon au choix).
Les choses se révèlent alors sous leur véritable jour : votre vieux pull est bien un vieux pull élimé sans forme avec lequel vous ne ressembliez à rien, le nouveau lui, bien que récemment acquis et conçu pour la masse vous sied à merveille et paraît avoir été tricoté spécialement pour vous. Aussi, vous vous révélez mutuellement, le vêtement et votre physique d'Apollon.
Il en va de même avec les mots et leur signification. Nous nous attarderons sur la petite histoire du terme chicklette (ou chiclette, ou chiquelette... les PROTologues n'ont pas encore tranché).
C'est encore au coeur des montagnes helvètes, terrain PROTpice à l'élaboration de la pensée PROT, que le mot surgit de la bouche d'une voluptueuse bergère qui nous déconseillait la consommation immédiate du Raclette qu'elle vendait, car encore un peu jeune il risquait d'être "chicklette, bain d'huile". L'expression attira naturellement l'attention des membres du comité scientifique (et leurs invités PROTophiles) qui ne perdent jamais une occasion de défricher de nouveaux territoires de pensée PROT.
De la question initiale: "Que pouvait bien signifier ce foutu terme de chicklette?", les PROTologues glissèrent rapidement à la question suivante : "que peut on lui faire signifier?"
C'est ainsi que ce terme "chiclets" - qui dans le Valais suisse désigne un chewing-gum (du nom de la marque américaine non distribuée en France) ou un fromage de consistance équivalente (ce que nous pûmes confirmer le soir même, car PROT aime la pratique, surtout lorsqu'il s'agit de s'enfiler du fromage suisse)- devint pour les PROTologues une façon de désigner l'état et le sentiment que l'on peut ressentir lorsque l'on accomplit un acte dont la réalisation dérape bien que la motivation initiale fut franche, claire et bien définie.
Le râteau franc et massif (pas l'outil de jardinage, la déclinaison d'une proposition de partage de sentiment) est certainement une assez bon exemple de ce que peut être un acte chicklette. Ainsi je peux dire: "hier soir, j'avais rendez-vous avec cette Héra-aphrodite, mais la découverte de son penchant Athéna m'a rendu complètement chicklette".
Ca marche assez bien avec les réalisations culinaires "j'ai fait un brownie, il était complètement chicklette." On peut dire aussi par extraPROTlation : "j'ai la peau chicklette", "j'ai le palpitant qui fait chicklette", "j'ai les sentiments en chicklette", ou encore après une longue marche : "j'ai les jambes chicklettes".
A ce stade là de cet article vous pouvez aussi vous demander s'il n'est pas un peu chicklette et qu'elle est le rapport avec l'histoire de pull trop vieux. Et bien c'est simple.
Il est évident que ce terme de Chiclet utilisé par une marque chewing-gum depuis 1906, puis par les suisses (mais aussi les turques, ou les brésiliens) pour désigner globalement les chewing-gum, n'attendait que PROT pour pouvoir se révéler. Et quel meilleur terme que chicklette pour désigner quelque-chose qui se barre en sucette ? Son potentiel suggestif délaissé pendant le XX° siècle est enfin révélé. Comme le nouveau pull qui vous donne des airs d'Apollon/Aphrodite, PROT révèle chicklette à la langue française.
Quant à "bain d'huile" on l'a laissé de côté pour le moment, mais les PROTologues comptent bien méditer dessus prochainement. N'a t'il pas été le révélateur de "chicklette" ?

6.10.08

De la liPROTé


Bah l’amour n’est pas tout, alors ça y est on arrive au cœur du bifteck. PROT se lance dans des choses un peu plus sérieuses, même si l’objectif reste toujours de raboter les chaussures pointues et de faire de l’arrogance un ventre mou.
A PROTximité de l’amour qui reste un des grands sujets de conversation des protologues, la définition d’une PROTlitique dégagée de tous les encombrants du passé est la seule bague que nous accepterons de nous passer au doigt.
Vertu fondamentale du capitalisme, la liberté en soi n’est pas très Prot : avec mon fric et de manière tout à fait irresponsable, je suis libre de m’acheter une 4x4, un appart, un ordi, des films, des fringues etc., de faire exactement ce que je veux. Or si la liberté est fondamentalement liée ici bas à la notion de propriété, PROT dit non.
N’étant donc pas tout à fait d’accord, Prot a décidé de lancer la liPROTé, un petit amalgame entre les anciennes notions de liberté d’égalité et de fraternité qui font de la propriété une notion tout à fait incompatible avec le républicano-libertarisme PROT. Il s’agit à la base d’un simple extension du domaine public. Exemple : quand je me balade dans la rue, mon image ne m’appartient plus, par contre je considère que les fringues que je porte m’appartiennent de même que mes gestes et mon corps. Faux : l’image de ces fringues et les gestes de ce corps ne sont déjà plus les miens dès lors que je m’offre en spectacle dans la rue ; ils sont déjà un peu liPROTes. Pour être tout à fait liPROTes, j’accepte même que l’autre me parle m’arrête et me touche, voire me fasse un calin dans la rue s’il est en grande situation de désespoir et s’il est pas trop moche.
En gros, la liPROTé se résume au fait de ne pas s’appartenir. Si la notion de propriété était une machine à vapeur, passant dans le monde PROT, la structure interne de la machine à vapeur se retrouverait à l’extérieur et la vapeur à l’extérieur, la pression et la chaleur seraient atmosphériques et deviendraient notre excitant quotidien – un peu comme dans un sauna avec des gens à demi nus en fait – tandis que le vide se ferait à l’intérieur de la machine. Bref, la propriété n’existerait plus et la vie serait bien plus excitante. En tant que philosophie aPROTximativement PROTo-fouriériste, PROT prône la disparition de la propriété et la collectivisation par les individus (car PROT n’est pas tout à fait fou pour s’oublier complètement) des corps et de l’espace public : PROT demande à ce que nous nous appartenions tous au lieu de bêtement n’appartenir simplement qu’à nous-même.
Par exemple : A rencontre B par hasard dans une soirée ou dans la rue. A ne connaît B ni d’eve ni d’adam et n’a a priori aucune intimité avec cette personne qui lui permette d’avoir un prétexte de l’aborder. Dans un monde pas très PROT, A se dirait que c’est pas très sérieux d’aborder quelqu’un comme ça dans la rue et B se dirait que c’est dangereux de parler aux inconnus. Dans un monde PROT, A parlerait à B tandis que B s’attarderait une heure pour papoter. B étant lui même liPROTe, il se permettrait de raconter tout un tas de truc à un parfait inconnu sur sa vie intime et A se permettrait de caresser les épaules de B qui n’en serait que très heureux. Nous ne raconterons pas la suite, PROT n’ayant pas encore décidé de collectiviser l’imagination de ses lecteurs.

UN CAS DE LIPROTE POUSSE A FOND

13.8.08

La crise du PROTrole



À deux reprises dans notre histoire récente, l’économie mondiale capitaliste a manqué de s’écrouler sous les coups dévastateurs des crises pétrolières.
1973 et 1979, deux années dont le souvenir à l’odeur parfumée d’une bonne bourre est particulièrement doux aux oreilles de la PROTologie, tant l’heure de la dévastation était proche. Mais comme disait notre ami Sardou, « ils ont le pétrole, mais c’est tout ».

Autrement plus grave serait la situation si une crise du PROTrole survenait. Les experts négligent souvent cette possibilité, base du secteur primaire ; c’est pourtant bien celui-ci qui alimente la grosse mécanique secondaire qui elle-même permet les frivolités du secteur tertiaire.
Si le PROTrole est le propre de l’homme – c’est ce qui lui permet tout bonnement d’avancer, il n’est est pas moins très inégalement réparti. Sans s’en douter, chaque individu marche au PROTrole, une énergie intime qui lui donne force, conviction, virilité et/ou féminité. Certains spécimens humains en sont presque dépourvus : ils restent chez eux toute la journée, les yeux dans le vague et ne savent pas trop quoi faire de leur temps; bref ils s'emmerdent et même ça s'est parfois un peu fatiguant.
Au contraire, certains ont une telle quantité de PROTrole à revendre qu’ils ont naturellement les yeux exorbités et irisés d’un désir inné (ce qui leur permet soit dit en passant de s’adonner nonchalamment à des séances de « eye’s touching » - nous espérons sincèrement qu’une aPROTe fera la pédagogie de cette expression). On les reconnaît également à d’autres manifestations physiques : muscles tendus, hilarité coriace, sens de la fête, sexualité débridée; bref ils ont la rencontre facile et le désir au bout des ongles (étonnamment, nos spécialistes ont déterminé de manière approximative que la surabondance de PROTrole peut se manifester chez certains par une forme d'infralucidité).
Une aura particulière les entoure : il s’agit de doses de PROTroles vaporisées par les spores de la peau dans leur entourage immédiat. Ce surplus peut être immédiatement communiqué aux personnes en manque de PROTrole : il agit directement sur le psychisme, la nervosité, la sexualité et les organes de la volonté. Le contact physique est recommandé pour échanger des doses de PROTroles plus importantes.

D’un point de vue physiologique, l’état actuel des connaissances médicales ne permet pas de déterminer le siège du PROTrole. Certains s’avancent cependant à le localiser au niveau de certaines zones du cerveau, et d’une manière plus inattendue au niveau de la prostate, des testicules et de l’utérus qui pourraient être les principaux organes de PROTduction du PROTrole, étonnamment reliés entre eux par des nerfs si fins que ces mêmes recherches fondamentales ne sont pas parvenues à les identifier. Il s’agit bien entendu du fluide vital dont certains contes populaires font le récit.

D’aucuns croient palier à leur déficience de PROTrole par un peu de sPROT et de gymnastique ; ils se trompent. La crise du PROTrole n’est (hélas ?) pas physique, mais bien le fait d’une contradiction inhabituelle entre désir, énergie et volonté. PROT se propose au moins d’y réfléchir sans avoir cependant la volonté d’apPROTer une réponse exacte à ses lecteurs, mais souhaitant d’abord balayer les arrières mondes qui empêchent le PROTrole de couler à flot.
L’ère d’abondance du PROTrole que nous attendons n’entraînerait rien de moins que l’autodissolution de PROT.

L'imcompressibilité du temps comme source de désir perpétuel

On admettra tous que le désir naît souvent d'une absence ou d'un manque:
je désire une tranche de raclette parce que ça fait longtemps que je n'en ai pas mangé.
Si vous n'adhérez pas à ce premier point, ce n'est pas la peine de continuer.

Il y a donc un vide qui crée un appel, une aspiration: je tends vers la part de raclette parce qu'elle n'est pas dans mon ventre. Le désir, à l'origine du sentiment amoureux naît donc souvent d'un vide qui aspire/attire deux êtres l'un vers l'autre. Il ne s'agit donc pas du fameux "suis moi je te fuis" puisque personne ne fuit personne. Ils tendent mutuellement l'un vers l'autre, mais un élément naturel ou culturel s'interpose, crée un vide qui provoque cette aspiration mutuelle.
Untel habite à Paris il désire untel autre qui vit à Madrid. Ce désir est évidemment décuplé par la distance (un groupe de réflexion PROT travaille sur le ratio désir/kilométrage). Ils décident de vivre dans la même ville: ça ne loupe pas, quelques mois après les retrouvailles le désir part en chicklette (une définition PROT du terme ne saurait tarder). Le vide qui anime le désir que partage ces deux individus a été comblé : du coût plus d'aspiration et donc plus de désir. Le vide choisit dans l'exemple qui précède est un vide créé par la distance géographique. On peut envisager plusieurs types de vide stimulateur du désir : un vide culturel (deux personnes originaires de cultures différentes), un vide intellectuel, mais surtout un vide temporel. C'est celui-ci qui nous intéresse aujourd'hui car il s'agit d'un vide absolument incompressible. Imaginons : Initialement l'écart générationnel entre deux personnes déclenche un désir. Chaque jour, l'un, vieillissant, aura le sentiment de s'approcher de l'autre, tandis que ce dernier du même coup vieillira d'un jour de plus. Le vide qui maintient ces deux êtres à distance est incompressible, le désir à jamais renouvelé. Pour ceux qui s'interrogent légitimement sur l'écart d'âge nécessaire pour que l'on considère qu'il y ait un vide suffisant, je les renvoie sur l'excellent article sur l'écart d'âge idéal publié par nos confères scientists of America.

Bien sûr ça ne veut pas dire qu'ils vont s'aimer jusqu'à la fin des temps, mais en tous cas les conditions du désir sont susceptibles de demeurer ce qui peut aider car comme le disait mon PROTe Jean Anouilh: "Si Dieu avait voulu que l'amour soit éternel, il se serait arrangé pour que les conditions du désir demeurent."

6.7.08

Technique d’apPROTche

Le vers luisant - lampyre de son nom scientifique, est un insecte dont une partie du corps se gonfle d’une lumière verte fluorescente, destinée à attirer le mâle voltigeur ; le vers luisant est bioluminescent, cela fait partie de se panoplie de signaux sexuels comme la moustache d’Aramis ou les sourcils de Bruce Willis.
A un certain moment de son existence qu’il serait ici difficile d’expliquer sans faire appel à des savoirs partiels, la luciole se transforme en nymphe, ce qui en dit long sur la PROTpédeutique (voir articles précédents), avant de devenir pleinement coléoptère, ce qui la rattache alors à la problématique des savoirs partiels et du vol de l’hélicoptère.

Fait important, les vers luisants s’affairent la nuit, jamais le jour ; la technique d’apPROTche est donc nocturne car l’amour scintille comme les phares d’un volkswagen sur les routes de campagne. Mais non seulement la lueur de la femelle est ventrale (ce qui contredit la thèse selon laquelle le petit pâtre Parîs aurait eu raison de donner sa pomme à Aphrodite et tendrait à souligner que le ventre d’Héra aurait des vertus aphrodisiaques insoupçonnées), mais encore, la technique d’apPROTche est visuelle. La larve se guidant à la puissance de la lumière du night club abdominal de la promise : nœud gordien entre les thèses portants à considérer Athéna ou Aphrodite comme les figures de proue de la PROTologie - le néon étant tout à la fois le signe de la fête la fête ! en relation avec les night club, et le scintillement celui d’une ineffable beauté qui ne peut être que celle d’Aphrodite.
C'et donc un match à 33% ex aequo qui semble se jouer entre Athéna Héra et Aphrodite à la lumière de la luciole.

Cependant nos éminents spécialistes notent que l’enzyme à l’origine de la lanterne luminescente se nomme la luciférasse, ce qui tendrait donc à rattacher l’attirance amoureuse au royaume des enfers. Nous cherchons actuellement un remède apPROTximatif à ce mal dans nos laboratoires théoriques.

Enfin certains insectes reproduisent les signaux sexuels des vers luisants : ce sont des pilleurs de vierges qui par ce subterfuge d’apPROTche sexuelle ne visent qu’à la prédation.

Fondamentaux PROT: le jugement de Pâris

Revenons à l'essentiel: Le jugement de Pâris. Evènement fondateur de la pensée PROT et accessoirement à l'origine de la guerre de Troie. Il y a été fait allusion ici ou là, mais il serait temps de clarifier l'affaire.

- On ne va pas rentrer dans les détails et on va faire simple pour ceux qui ont quelques lacunes dans le champ de la mythologie greco-romaine:
Jalouse, Eris, déesse de la discorde, décide de plomber l'ambiance d'une noce à laquelle elle n'est pas conviée. Pour ce faire elle abandonne une pomme dorée sur laquelle est inscrit "à la plus belle". Bien sûr, ça ne loupe pas, Héra, Aphrodite et Athéna, les 3 plus belles déesses se bataillent la pomme en question. Zeus,  se retrouve alors dans l'incommode situation de devoir désigner l'une des trois prétendantes (dont Héra, sa propre femme, histoire de corser l'affaire). Il décide, pour se dépatouiller de cette délicate situation, de faire appel à un mortel: le jeune berger Pâris. Chaque déesse lui propose alors un deal afin de remporter ses faveurs:

- Athéna -Déesse de la guerre et de la sagesse- lui promet la victoire dans les guerres 
- Héra -Déesse du foyer, du mariage (et de tout un tas de trucs de ce genre)- la Gloire de l'Europe et de l'Asie
- Aphrodite -Déesse de l'amour et de la beauté- l'amour de la plus belle des mortelles

Pâris choisit Aphrodite qui lui refourgue Hélène comme promis, sauf que celle-ci précisément était promise au roi de Sparte qui n'apprécie pas trop qu'elle se défile en douce avec un jeunôt et déclenche du coup le siège de Troie.

Si on a fait ici un peu de mythologie au tractopelle c'est pour juste se rappeler à quel point concernant "l'être femme"  l'alternative grecque et bien plus stimulante que l'alternative chrétienne.  Tandis que cette dernière propose une alternative bi-polaire molassone : la mère ou la putain, la Vierge ou Eve, "la femme de ma vie" ou "la salope"; les Grecs proposent 3 déesses aux personnalités complexes voire multiples rendant ainsi d'une richesse incomparable les possibilités "d'être femme" .

Le PROTophile peut alors user des ces différentes déesses/personnalités pour réaliser de savants cocktails conceptuels:

- "J'ai rencontré une fille hier soir 50 % Aphrodite, 30% Héra, 20 % Athéna".
> traduction possible: "j'ai passé une nuit de folie avec une fille qui m'a ensuite fait un petit déj' délicieux et m'a pas trop pris la tête"

ou encore

- "Le problème c'est que je fantasme une Aphrodite, je ne peux vivre qu'avec une Athéna et mes parents voudraient que je ramène une Héra."
> traduction possible : "Je rêverais de sortir avec une fille sophistiquée-sexy mais dans le fond ça me lourde, je préfère largement  fricoter avec bonne copine avec qui je me marre, mais inconsciemment j'ai bien le sentiment que mes parents attendent qu'une chose: que je leur ramène la future mère de mes enfants"
NB: vous noterez la concision de la phrase PROT.

Ce dernier exemple est évidemment en brin poussif. L'intérêt du cocktail PROT est de pouvoir doser les PROTportions judicieusement et donc de ne pas tomber dans la caricature (bien qu'affectionnant les classifications faciles, PROT n'est jamais dans la caricature). L'intérêt essentiel de cette alternative grecque est bien qu'aucune de ces 3 déesses ne rejette l'autre intégralement (ce qui n'est pas le cas avec la Vierge et Eve).
Bien sûr on pourra reprocher à ce système d'avoir certaines limites. Ce n'est pas faux. Cependant afin d'affiner la personnalité de leurs déesses les Grecs ont eu la bonne idée de faire usage des épiclèses. Ce petit épithète accolé au nom de la déesse permet d'appuyer et d'insister sur l'un de ses traits de caractère.

Ainsi on pourrait dire d'une femme politique: pendant la campagne, elle a tenté de nous la jouer 50% Héra la déesse au bras blanc, 50% Athéna la sage, mais c'est finalement son côté Héra la femme jalouse et Athéna la guerrière qui transparaît. Heureusement pour elle son aspect Aphrodite déesse de l'amour céleste lui confère un charme indéniable et passe très bien dans les médias.

Le groupe de travail partiel PROT se penche sur la possibilité de trouver un pendant masculin à ce système.
Plusieurs systèmes ont déjà été soumis et sont en cours d'étude.
L'un des plus stimulant reste l'alternative Yalta: Staline, Roosevelt, Churchill suggérée par l'un de nos confrères du club des gros matteurs.

24.6.08

Le PROTphête


Le PROTphête ne perd rien pour attendre. Toujours pressé, son passage est attendu, son rituel électrique, ses orgies fleuries à la pine, ses mots toujours rotés et applaudis, ses litanies bien décantées.
Le PROTphête n’a pas réponse à tout, non, il pose les questions : pourquoi la femme en tube ? et pourquoi pas ? Pourquoi les grecs ? et pourquoi les crétoises ? Parce que les seins nus. Et pourquoi Pâris le pâtre et la pomme ? et Ulysse ? Pédé ? Et Léda cette conne qu’a rien vu venir. Et Ève et Aphrodite à poil, qu’est ce qui les distingue? Les saintes évangiles n’ont jamais dit qu’Ève était la plus belle, seulement qu’elle était à l’image de Dieu. Alors peut être désirable mais pas très PROTique car plutôt idéale. On compatit pour Pâris et on comprend mieux le jus de la pomme. Et la pine de Paris et celle d’Adam ?
Sacré non d’un rondin de bois, hein ! Telle est la mesure du PROTphête et ça vous en bouche en coin même si vous vous demandez pourquoi il PROTe un accent circonflexe.
Bref, le PROTphète n’a de cesse de moucheter la conscience humaine de dignes réflexions capables d’abreuver son existence grégaire d’une myriade continue de butées, de saillies, d’éraflures et d’un jus conceptuel abondant à lubrifier la voie de la sagesse.
Mais à quoi le reconnaît t-on diriez-vous ? Ha ! Le PROTphête ne s’éternise jamais et ne se distingue pas, il est à la philosophie ce que Passe-partout est à Ford Boyard, un coureur de fond un peu têtu et serviable, petit et haletant. S’il bave et sue c’est pour le plaisir de l’effort, et la tonalité bronchitique de ses révélations ne doit pas cacher leur flamboyance de l'instant lorsqu'ils vrombissent sur les tarmacs de l’intelligence. S’il a la bouche un peu pâteuse c’est parce qu’il est un peu saoul d’hier car il ne saurait tarder à dégainer.
Mais ce qu’on oublie souvent de dire c’est que l’aPROTe est PROTphète en son pays, chapitre que nous dégainerons plus tard dans notre aPROTche théorique de la discipline PROT!

23.6.08

De l'apPROTche de l'art comme d'une soirée en boum


Il nous est tous arrivé, de nous faire mousser sur  la cousine de untel, le frère de unetelle (choisissez votre camp, moi je continue avec la cousine) sans jamais ne l'avoir rencontrée, genre : "tu vas voir, sa cousine elle est trop sexy" - puis le jour des présentations officielles, au cours d'une soirée boumesque, retomber des nues :
"c'est ça la cousine trop craquante...?".

C'est exactement ce qui m'est arrivé avec Robert Filliou (du moins son oeuvre). Alors tout frais sorti du lycée, on m'avait fait fantasmer un artiste qui n'était pas celui que j'attendais. En pèlerinage à Paris,  je découvre à Beaubourg un immense mur recouvert de boites en bois dans lesquelles se trouvent des chaussettes plus ou moins bien disposées (bien, mal, ou pas posées pour être précis) :
"C'est ça Robert Filliou ?". 

C'est alors que le cousine "sexy" vous invite à boire et coup (et du coup à discuter). Elle s'avère non seulement cordiale, mais profondément drôle et subtile. Ce visage qui initialement n'était pas à votre goût apparaît soudain sous un autre jour, en harmonie totale avec ce qu'il est. Lui n'a pas changé, votre regard par contre n'est plus le même.

C'est ce qui m'arriva avec Filliou et son mur à chaussettes intitulé "principe d'équivalence". Intrigué par cette série dysharmonique j'en oublie l'aspect quelque peu rugueux du premier  abord et me laisse bercer par la logique déglinguée du "bien fait, mal fait, pas fait". L'oeuvre n'a pas changé, mais mon regard n'est plus le même.

Cette démonstration ne témoigne que de l'intelligence du regard humain, qui n'est une révélation pour personne: quand David Vincent découvre qu'un envahisseur en est précisément un, l'envahisseur en question ne change pas, c'est le regard de David Vincent qui change.
Il en va de même des ready-made. On le développera à l'occasion d'une PROTchaine séance d'esthétique aPROTximative.


2.6.08

Aérodynamique









D'autres avant nous se sont essayés à la protologie:

"
Vous timide ?... c’est comme si vous me disiez que j’étais vierge.
… les filles jeunes, à la peau bien fraiche
Ma mère aussi marchait très vite dans la rue, en jupe plissée noire, avec sur le visage un air tétu, sans doute destiné à décourager les hommes.
Naturellement il n’est pas question de les avoir toutes.

Mais qui sont toutes ces femmes ?

On peut distinguer deux catégories ; les grandes tiges et les petites pommes.
Tu crois que tu aimes l’amour mais ce n’est pas vrai, tu aimes l’idée de l’amour.
Liliane est l’exception qui confirme la règle, elle est la preuve que l’amitié peut exister entre les hommes et les femmes.
Le recensement des femmes possibles.
Et je devais m’avouer l’essentiel ; avec Delphine, je ne m’ennuyais pas.
On ne peut pas faire l’amour du matin au soir ; c’est pour cela qu’on a inventé le travail.

- Qu’est ce que c’est que ça ??! ou est l’enfant ?!
- L’enfant ? c’est moi.
"

25.5.08

Souvenir from Hotel Chevalier

En février 1969, le jeune Peter cherchait déjà la recette de l'Aphrodite parisienne en tube.


18.5.08

ApPROTche de la femme en tube


- Les grandes maisons de disque font usage d'un logiciel merveilleux qui permet d'évaluer le potentiel tubesque d' un morceau de musique. Un certain nombre de critères étant considérés comme incontournable à la fabrication d'un hit. 

- Lors d'une virée montagnarde helvétique, la découverte fut faite d'une curiosité de la gastronomie locale: le pâté en tube. Jamais écrasé, jamais fondu, utilisable sans couteau, ce type de pâté est, dans le contexte d'un pic-nic montagnard, extrêmement pratique.

- La femme en tube quant à elle est PROTique. Il est aisé de la trimballer avec soi, nourrit son homme et ne se manifeste que si l'on appuie sur le tube  (sa sortie est alors accompagnée d'un voluptueux sPROTch). 
Certains diront qu'elle manque de saveur, ou de caractère. Ce n'est pas faux. C'est également ce qui se dit de certains tubes qui, à trop vouloir répondre à nos attentes oublient de nous surprendre.
Pour donner de la saveur aux femmes les Grecs ont eu la bonne idée d'inventer le jugement de Pâris. Mais là c'est une autre histoire. On en parlera au PROTchain épisode.

13.5.08

les références PROT








Protler, ploter :
Se dit de ‘triturer les concepts’, ‘charcuter la théorie’. Protler, c’est la caresse de l’esprit, la promesse d’un orgasme théorique sans tache ni reproche.
Prot, ce n’est pas « le déclin de l’empire américain » mais presque ; presque une bulle théorique et potache sans cesse rattrapée par la spéculation galopante de ses expérimentations approximatives. Si Prot était un film, il s’intitulerait « la chute du slip à dentelle » ou « l’énigme du caleçon coincé dans la raie des fesses », mais nous n’en sommes pas encore là.
PROT emmerde Stakhanov et les soviets même s’il signe collectivement
PROT adhère avec enthousiasme à certaines théories fouriéristes malgré sa méconnaissance relative du sujet
PROT préfère le classicisme d’une glace vanille-pistache aux sorbets sophistiqués
PROT compte Audrey Hepburn parmi les femmes qui ne sont pas dénuées de charme
PROT assume son coté réac
PROT aime bien le concept de bâtons vomitifs chez Steven Spielberg et avoue se faire parfois un peu chier devant les films nouvelle vague
PROT à parfois l’air branchouille mais danse sans fantaisie jusqu’à ce que sueur s’écoule
PROT ignore l’avant-garde et préfère l’alpinisme ou la marche en montagne, cependant le jogging n’est pas son fort.

8.5.08

fondations PROT


un TerrOir, un O, un T, du paté
une idéologie sans oripeaux
de vrais gens, des gens nus, des gens propres et prout
Pensez PROT,
PROTLAND

2.5.08

PROTpédeutique

En guise d’exégèse :
PROT n’est pas le nom d’un animal velu, mais bien la construction d’une pensée nouvelle débarrassée des résidus idéologiques du passé : une pensée abdominale par le « O » et cependant aussi rectiligne qu’elle s’orthographie avec un « T ». C’est avant tout, telle qu’elle s’annonce, une pensée pro. Pro-révolutionnaire, protocolaire, prothésiste et prophétique, profane, proto-historique. Elle rejette l’empirisme comme la peste bubonique pour se dissiper dans la pure dialectique, mais elle fait de l’expérience la bouture de son champ de bataille réflexif. Elle préfère être approximative que vérifiable. Proche à la fois de l’évidence et de l’epoche, la pensée Prot se situe très exactement et de l’aveu même de l’un de ses principaux maîtres à penser, dans la zone des savoirs partiels. Pas de hasard si prot se situe à mi chemin entre prout et propre. Car Prot est à l’avant-garde de l’intelligence. Ses géniteurs neuraux ont une conception hygiénique de la pensée teintée d’une morale bon enfant, généreuse, aseptisé, janséniste et cyclothymique. La quête de l’amour sous toutes ses formes reste un des objectifs fondamentaux de la philosophie Prot.

PROT


PROT,
La première philosophie extra-terrestre
Un nouveau protocole psychiatrique
Par-delà l’anarchie, la chrétienté et le capitalisme
Un brossage de dents impeccable
Une réponse asymétrique aux prothèses idéologiques du XXème siècle

Prot, la nouvelle provocation théorique
Une hygiène prout, une pensée propre,
Une pensée prout, une hygiène propre.
Pensez PROT.



21.4.08

Jugement de Pâris

Bon bien sûr ce n'est pas franchement original, mais ça donne le ton.
Et puis elles sont bien trois.

Il est sympa ce petit dessin. Non?

PROTlouse on attend plus que toi.

15.4.08



TROIS

à vous de jouer...

14.4.08

ouverture


et voilà.
Aphrodite, Héra et Athena n'ont plus qu'à bien se tenir...