24.6.08

Le PROTphête


Le PROTphête ne perd rien pour attendre. Toujours pressé, son passage est attendu, son rituel électrique, ses orgies fleuries à la pine, ses mots toujours rotés et applaudis, ses litanies bien décantées.
Le PROTphête n’a pas réponse à tout, non, il pose les questions : pourquoi la femme en tube ? et pourquoi pas ? Pourquoi les grecs ? et pourquoi les crétoises ? Parce que les seins nus. Et pourquoi Pâris le pâtre et la pomme ? et Ulysse ? Pédé ? Et Léda cette conne qu’a rien vu venir. Et Ève et Aphrodite à poil, qu’est ce qui les distingue? Les saintes évangiles n’ont jamais dit qu’Ève était la plus belle, seulement qu’elle était à l’image de Dieu. Alors peut être désirable mais pas très PROTique car plutôt idéale. On compatit pour Pâris et on comprend mieux le jus de la pomme. Et la pine de Paris et celle d’Adam ?
Sacré non d’un rondin de bois, hein ! Telle est la mesure du PROTphête et ça vous en bouche en coin même si vous vous demandez pourquoi il PROTe un accent circonflexe.
Bref, le PROTphète n’a de cesse de moucheter la conscience humaine de dignes réflexions capables d’abreuver son existence grégaire d’une myriade continue de butées, de saillies, d’éraflures et d’un jus conceptuel abondant à lubrifier la voie de la sagesse.
Mais à quoi le reconnaît t-on diriez-vous ? Ha ! Le PROTphête ne s’éternise jamais et ne se distingue pas, il est à la philosophie ce que Passe-partout est à Ford Boyard, un coureur de fond un peu têtu et serviable, petit et haletant. S’il bave et sue c’est pour le plaisir de l’effort, et la tonalité bronchitique de ses révélations ne doit pas cacher leur flamboyance de l'instant lorsqu'ils vrombissent sur les tarmacs de l’intelligence. S’il a la bouche un peu pâteuse c’est parce qu’il est un peu saoul d’hier car il ne saurait tarder à dégainer.
Mais ce qu’on oublie souvent de dire c’est que l’aPROTe est PROTphète en son pays, chapitre que nous dégainerons plus tard dans notre aPROTche théorique de la discipline PROT!

23.6.08

De l'apPROTche de l'art comme d'une soirée en boum


Il nous est tous arrivé, de nous faire mousser sur  la cousine de untel, le frère de unetelle (choisissez votre camp, moi je continue avec la cousine) sans jamais ne l'avoir rencontrée, genre : "tu vas voir, sa cousine elle est trop sexy" - puis le jour des présentations officielles, au cours d'une soirée boumesque, retomber des nues :
"c'est ça la cousine trop craquante...?".

C'est exactement ce qui m'est arrivé avec Robert Filliou (du moins son oeuvre). Alors tout frais sorti du lycée, on m'avait fait fantasmer un artiste qui n'était pas celui que j'attendais. En pèlerinage à Paris,  je découvre à Beaubourg un immense mur recouvert de boites en bois dans lesquelles se trouvent des chaussettes plus ou moins bien disposées (bien, mal, ou pas posées pour être précis) :
"C'est ça Robert Filliou ?". 

C'est alors que le cousine "sexy" vous invite à boire et coup (et du coup à discuter). Elle s'avère non seulement cordiale, mais profondément drôle et subtile. Ce visage qui initialement n'était pas à votre goût apparaît soudain sous un autre jour, en harmonie totale avec ce qu'il est. Lui n'a pas changé, votre regard par contre n'est plus le même.

C'est ce qui m'arriva avec Filliou et son mur à chaussettes intitulé "principe d'équivalence". Intrigué par cette série dysharmonique j'en oublie l'aspect quelque peu rugueux du premier  abord et me laisse bercer par la logique déglinguée du "bien fait, mal fait, pas fait". L'oeuvre n'a pas changé, mais mon regard n'est plus le même.

Cette démonstration ne témoigne que de l'intelligence du regard humain, qui n'est une révélation pour personne: quand David Vincent découvre qu'un envahisseur en est précisément un, l'envahisseur en question ne change pas, c'est le regard de David Vincent qui change.
Il en va de même des ready-made. On le développera à l'occasion d'une PROTchaine séance d'esthétique aPROTximative.


2.6.08

Aérodynamique









D'autres avant nous se sont essayés à la protologie:

"
Vous timide ?... c’est comme si vous me disiez que j’étais vierge.
… les filles jeunes, à la peau bien fraiche
Ma mère aussi marchait très vite dans la rue, en jupe plissée noire, avec sur le visage un air tétu, sans doute destiné à décourager les hommes.
Naturellement il n’est pas question de les avoir toutes.

Mais qui sont toutes ces femmes ?

On peut distinguer deux catégories ; les grandes tiges et les petites pommes.
Tu crois que tu aimes l’amour mais ce n’est pas vrai, tu aimes l’idée de l’amour.
Liliane est l’exception qui confirme la règle, elle est la preuve que l’amitié peut exister entre les hommes et les femmes.
Le recensement des femmes possibles.
Et je devais m’avouer l’essentiel ; avec Delphine, je ne m’ennuyais pas.
On ne peut pas faire l’amour du matin au soir ; c’est pour cela qu’on a inventé le travail.

- Qu’est ce que c’est que ça ??! ou est l’enfant ?!
- L’enfant ? c’est moi.
"